Pour échapper à la routine de la petite ferme qui l’a vu naître, Shaun le mouton décide de jouer un tour pendable au Fermier. Avec l’aide de ses copains, il enferme le brave homme dans la caravane au fond du jardin, afin de se prélasser quelques heures sur le canapé en tweed de la maison, en buvant des piña colada .
Mais la farce tourne court et Shaun doit partir à la recherche du Fermier, disparu dans la Grande Ville.
Arrivera – t – il à le retrouver ? Parviendra – t – il à échapper à Trumper, le terrible agent – chef de la fourrière ? Et surtout, croyez – vous qu’une bande moutons et un chien de berger vont pouvoir se fondre incognito dans le milieu urbain ?
Dès la fin des années 70, deux potos de lycée, Peter Lord et David Sproxton, bidouillent de petits films d’animation. Ils n’ont jamais arrêté depuis, fondants ainsi le Studio Aardman, responsable de programmes pour la BBC (L’avis des animaux), de longs – métrages poilants (Chicken Run, Les Pirates bons à rien – mauvais en tout …) dont les plus connus sont ceux mettant en scène Wallace et Gromit, duo impayable créé par le compère Nick Park. La marque de fabrique du Studio Aardman, c’est un quasi – artisanat (comparé à d’autres studios comme Pixar ou Dreamworks) dédié à l’animation image par image, l’utilisation de figurines en pâte à modeler (marquée parfois de l’empreinte digitale des animateurs), une patience à toute épreuve (pour vous donner une idée, une semaine de tournage correspond grosso modo à 2 secondes du film en préparation), une créativité fantasque et un sens inné du gag.
Dans Shaun le mouton – le film, les créatifs du Studio Aardman ont une nouvelle fois rondement mené leur barque sans pour autant tuer la magie qui caractérise leur travail.
Passant gaiement du petit écran (où le sympathique quadrupède laineux avait connu les honneurs d’une série composée de courts sketchs) au grand sans aucun dommage, Shaun profite de l’aubaine pour élargir sa palette d’activités et agrandir son bestiaire déjanté (le chat – Hannibal Lecter, quelle joyeuse initiative !).
N’hésitez pas à aller voir cet excellent film d’animation loin d’être réservé aux enfants et prenez plaisir aux situations burlesques dépourvues de tout dialogue (accentuant d’autant plus les effets comiques). Après ça, vous n’aurez qu’une envie : déménager dans un cottage anglais et adopter tout un troupeau de Shaun.
En vous remerciant.
Pierrette Tchernio