Est-ce la richesse sonore de la langue, est-ce le tempérament latin de ses habitants, ou bien l’influence du soleil de la péninsule, l’Italie reste la patrie du chant. Dès le XVII ème siècle, les voyageurs racontent que dans la Venise de Vivaldi on chante à longueur de journée, du gondolier au marchand, dans les ruelles, sur les places, dans les palais…
Le « Bel canto » italien va se développer dès la période baroque, et les prouesses des castrats deviendront légendaires. Improvisations vocales, trilles, notes piquées… les techniques époustouflantes des chanteurs feront parfois passer au second plan l’aspect dramatique du chant. Lorsque les compositeurs d’opéras du XIXème siècle, avec le vérisme, voudront remettre la dramaturgie au premier plan, le « Bel Canto » au sens strict ne constituera plus l’essence de l’art lyrique.
Mais par abus de langage on peut continuer de parler de ce « beau chant », y compris pour le romantisme tardif d’Ottorino Respighi, ou pour un compositeur plus moderne comme Nino Rota, célèbre pour ses musiques de film. Aujourd’hui comme hier, les compositeurs italiens savent faire chanter la voix comme nul autre.
L’Orchestre de Chambre de Toulouse consacre donc sa série d’abonnement du mois de février à un trio de compositeurs italien amoureux de la voix : Giacomo Puccini, Ottorino Respighi et Nino Rota. Gilles Colliard invite à cette occasion la mezzo-soprano Daniela Nuzzoli.
Née à Senigallia en Italie, Daniela Nuzzoli a étudié le violon et le chant aux Conservatoires Campiani de Mantoue et Dall’Abaco de Vérone. Elle s’est perfectionnée au chant classique et baroque auprès de Raul Hernandez, Gloria Banditelli, William Matteuzzi, Hilde Zadek, Dunja Vejzovic et Gualtiero Negrini, à Los Angeles. Son répertoire compte de nombreux rôles d’opéra (Mozart, Bellini, Donizetti, Bizet, Gounod…) et on a pu la voir à Paris dans “Iphigénie en Tauride” de Piccinni, accompagnée par l’Orchestre National de France sous la direction de Enrique Mazzola. Elle est également chanteuse et violoniste au sein du groupe “Ensemble Dorico” qui se produit dans de prestigieux festivals italiens.
Au programme de ces soirées, Puccini sera présent par l’une de ses rares pièces instrumentales, probablement la plus intime de ses compositions, le touchant Crisantemi (Quatuor à cordes, « Alla memoria di Amadeo di Savoia Duca d’Aosta »). Une Aria pour cordes et Il Tramonto, le beau poème lyrique pour mezzo-soprano et cordes, de Respighi, précèdera trois œuvres particulières de Nino Rota. Outre son Concert pour cordes, Daniela Nuzzoli sera la soliste de Il Presepio (La Crèche) pour « Voix Moyenne et Quatuor à Cordes sur des Paroles Populaires Toscanes » et de Il Richiamo (Le souvenir), pièce pour voix et quintette à cordes sur un texte de Rabindranath Tagore.
Le « beau chant » est au rendez-vous.
Serge Chauzy
Une Chronique de Classic Toulouse
Renseignements et réservations :
Orchestre de Chambre de Toulouse
Tél: 05 61 22 16 34
www.orchestredechambredetoulouse.fr/
23 et 24 février à 20 h 30 à l’auditorium Saint-Pierre des Cuisines de Toulouse
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