Dans la droite ligne qui est la sienne en effet, ce Cinquantième Concours sur la scène du Théâtre du Capitole a donné toutes satisfactions, et qui plus est, à des titres divers comme l’organisation de l’événement lui-même, son déroulement, la qualités des interprètes et des prix attribués, tout pour rendre heureux, organisateurs comme participants et public. Les candidats qui se sont présentés n’ont pas été d’ailleurs, avares de compliments.
Premier grand prix
Voix de femme : Marion LEBEGUE mezzo-soprano France née en 1984
– Voix d’homme (à l’unanimité) : Junghoon KIM ténor Corée du Sud née en 1988 Dotés d’un vase de Sèvres offert par M. le Président de la République et 6500 € offerts par la Ville de Toulouse.
Deuxième grand prix
Voix de femme : Hila FAHIMA soprano Israël née en 1987
– Voix d’homme : Petr NEKORANEC ténor République Tchèque né en 1992. Dotés d’une coupe offerte par la Ville de Toulouse et de 3200 € offerts par le Conseil Général de la Haute- Garonne.
Troisième prix
Voix de femme : Angélique BOUDEVILLE soprano France née en 1987 – Voix d’homme : Yu SHAO ténor Chine née en 1986. Dotés d’une médaille offerte par la Ville de Toulouse et de 1000 € offerts par le Centre Français de Promotion Lyrique.
Prix du public
Junghoon KIM ténor Corée du Sud née en 1988
. A l’issue de la finale, le public est invité à se prononcer par vote pour l’attribution d’un « Prix du public ». Ce prix est doté d’un diplôme honorifique du concours.
Il est réconfortant de constater que le public a bien répondu présent. Mais on regretterait presque l’absence de chahut de certains concours précédents à l’énoncé des résultats !! Preuve que le jury sous la présidence de Teresa Berganza a fait du beau travail ! Preuve aussi que le public a bien intégré, sûrement, que les membres du jury se forgent petit à petit une opinion dès les éliminatoires, et que pour les finalistes, ils en sont à leur troisième passage sur scène avec donc, une troisième mélodie et un troisième air.
Pour ma part, je décernerai un Prix supplémentaire à David Syrus, chef d’orchestre qui a su utiliser toutes les qualités des musiciens de l’orchestre de fosse qu’il connaît bien pour soutenir sans faille les douze participants à la finale, chacun dans son air avec orchestre. Un gros atout pour le candidat, pour nous, et pour le résultat. Chapeau ! On est ravi de le retrouver dans quelques mois pour la direction des 2 opéras de Britten, ici même.
Le palmarès n’a pas déçu, surtout pour les voix d’hommes. Le « Nessun dorma » en a fait chavirer plus d’un dans le public, donné avec une autorité et une aisance vocale et une justesse que l’on espère dans le Turandot de juin ! On ne peut que souhaiter à Kim Junghoon de retrouver cet air sur une scène dans l’opéra intégral. Mais les éliminatoires et la demi-finale avaient prouvé auparavant toutes les qualités de son chant et de son interprétation tout comme pour Marion Lebègue avec l’air de Sapho : « O, ma lyre immortelle… ».
Avec les prix attribués, nous avons voyagé un peu de France jusqu’en Corée du Sud, en passant par Chine, Israël et Tchéquie. On se plaît tout de même à remarquer que si les candidats des pays de l’Est sont beaucoup moins nombreux qu’auparavant – les raisons sont diverses – ceux de Corée du Sud surtout semblent fortement apprécier Toulouse !! Et c’est tant mieux car ils prouvent un peu plus tous les ans qu’ils savent … chanter. A bientôt pour le 51ème. D’ici là, peut-être que Fleur Pellerin aura trouvé autre chose que ces ridicules vases de Sèvres. On peut lui faire des suggestions …… !
Michel Grialou