Autre « fidèle au Marathon », Catherine Allégret revient à Toulouse, deux mois après sa participation au Marathon d’Avril, où elle avait lu à la Bibliothèque Cabanis « Les Collines d’eucalyptus » de Duong Thu Huong (Sabine Wespieser éditeur), après une rencontre avec l’auteure, animée par Christine Ferniot. Rappel, ou découverte de la rencontre, suivie de la lecture de Catherine Allégret, ici :
Femmes du Vietnam – Marathon d’avril… par BibToulouse
Et le lendemain, au Théâtre Sorano, Catherine Allégret et Xavier Gallai donnent leur voix à « Yann Andréa Steiner : un amour de Duras », lecture composée des textes de Marguerite Duras (« L’été 80 », « Yann Andréa Steiner », « C’est tout ») et Yann Andréa (« M.D. » et « Cet amour-là »). Cinq livres donc pour retracer les premières paroles échangées, intitiant une vie à deux, un amour hors-norme, jusqu’à la mort de la romancière. Une lecture où les rires et les larmes se succèdent, parfois dans la même phrase, avec une incroyable douceur.
J’avais pu rencontrer Catherine Allégret ce jour-là, pour lui poser deux questions.
Votre attachement au Marathon des Mots ?
Il est considérable. Sans déconner. C’est devenu vital pour moi maintenant. C’est ma 4e année, avec une année où je n’ai pas pu venir. Quand je suis là, je me sens protégée. Toulouse est un lieu bienveillant pour les lectures, le public est absolument formidable.
Je vais là où Serge Roué m’emmène. Je le trouve assez magique comme garçon. On s’entend très bien. Il n’est pas facile d’accès, parce qu’il est un peu fermé comme une huître, mais quand il commence à ouvrir les vannes… Je l’aime beaucoup.
A Brives, Serge avait organisé une nuit blanche aux lectures de Marguerite Duras. J’avais déjà lu « C’est tout », mais toute seule, ce qui était assez compliqué, mais assez marrant comme baptême de feu. J’ai beaucoup de plaisir à lire les textes d’aujourd’hui. C’est la première fois que je rencontre mon partenaire Xavier Gallai. Ce duo, c’est l’idée de Serge.
Quel livre conseilleriez-vous pour découvrir Duras ?
« Un barrage contre le Pacifique ». « Moderato cantabile » aussi.
Il y a des fois où elle se barre un peu en sucette et c’est difficile à suivre. Il y a des moments qui m’échappent. La 1ere moitié de « Yann Andréa Steiner » est très belle ; après, elle part dans des considérations, un livre qu’elle n’a pas écrit qu’elle aurait dû écrire, d’une histoire qu’elle a déjà écrite… Mais tout le début où elle raconte sa rencontre avec ce garçon, c’est formidable.
Je n’ai pas lu tout Duras, je ne suis pas une inconditionnelle. J’ai déjà beaucoup de mérite, car ma mère se foutait de sa gueule régulièrement, même si elles étaient copines. Je crois que ce sont les gens qui l’ont piédestalisée, et comment dire… duracifée. Avant de mettre le nez dans un livre d’elle, j’avais l’idée d ‘un auteur complétement hermétique, alors que pas du tout. Mais je me demande parfois si elle a tout compris à ce qu’elle écrivait (rires) »
Trois rendez-vous avec Catherine Allégret pour ce 10e Marathon :
Vendredi 27 juin 2014 à 22h30, à la Chapelle des Carmélites : Lecture de « La lune dans le puits » de François Beaune, avec Catherine Allégret et Polydoros Vogiatzis, au son du oud de Tarek Abdallah en présence de l’auteur (entrée gratuite, dans la limite des places disponibles)
Samedi 28 juin 2014 à 20h00, à la Chapelle des Carmélites : Catherine Allégret lit « Indétectable » de Jean-Noël Pancrazi (entrée gratuite, dans la limite des places disponibles)
Dimanche 29 juin 2014 à 15h00, à la Médiathèque José Cabanis : Catherine Allégret lit « Le Turquetto » de Metin Arditi. La rencontre avec l’auteur après la lecture est annulée (entrée gratuite, dans la limite des places disponibles)