Le Festival International du Film Grolandais de Toulouse, alias le FIFIGROT aime le travail de Quentin Dupieux. Lors de sa première édition en 2012, la « tritrilogie » permettait de (re)voir « Steak », « Rubber », « Wrong ». En 2013, « Wrong Cops » concourrait donc naturellement pour les 3 prix de la compétition.
« Le jury a récompensé un autre excellent film (NDLR : Workers, de José Louis Valle), mais je tenais à parler de celui que j’ai vu ce midi, que j’ai trouvé exceptionnel, un pur bijou : drôle, poétique, extrêmement inspiré, très bien interprété. Je n’avais pas vu ça depuis très longtemps, je n’avais même jamais vu ça. Je tenais impérativement à remettre un prix en mon nom, -ce n’est pas du tout narcissique-, pour vraiment célébrer le travail de ce garçon que je ne connais pas, ce n’est pas un ami, je ne l’ai jamais vu, je ne sais même pas à quoi il ressemble, mais son film m’a vraiment touché. Je vous recommande donc « Wrong Cops » de Quentin Dupieux, tout simplement prodigieux, qui va recevoir donc le Prix du Président Albert Dupontel. Monsieur Dupieux, si vous nous voyez, sachez toute l’admiration, en tout cas la mienne, par rapport à votre film. »
Voilà donc comment « Wrong Cops » fut récompensé par le Président du 2e FIFIGROT, monsieur Albert Dupontel, en septembre 2013. Et vu que je partage son avis (sauf pour le côté poétique), son discours me permet de faire une bonne introduction.
Et puis, je vais citer Monsieur Blier, qui fut lui le président de la 1ere édition. Quand il nous a présenté « Tenue de soirée » lors de la rétrospective que la Cinémathèque de Toulouse lui avait consacrée, il l’a qualifié de « film pas très intelligent mais qui est de bonne humeur ». Cette phrase colle aussi parfaitement à « Wrong Cops ». Vous voulez voir des personnages plus barrés les uns que les autres ? des situations absurdes ? Vous serez servis : un quasi-mort n’en finissant pas de mourir mais qui sauve Eric Judor en flic borgne en panne de Créativité musicale. Ou un flic en slip qui séquestre un ado (Marylin Manson) pour lui apprendre à reconnaître la bonne musique ? Un enterrement bien planant, sauf pour la veuve et l’orpheline. Amis du bon goût, bonjour ! Ajouter à cela l’auto-dérision de Quentin Dupieux sur ses précédents travaux, – de son morceau « Stunt » de l’album « Moustache (half a Scissor) à ses films, -dont le plus identifiable est « Rubber » -, tout concourt à dépeindre les facettes les plus jouissivement absurdes de l’Amérique (la scène avec le producteur musical vaut son pesant de cacahuètes) (sérieux, si elle ne vous fait pas rire, je serais heureuse de vous rencontrer pour qu’on en discute). D’ailleurs, c’est ce soir la dernière séance toulousaine de ce film au Cratère !