Déjà auteur de deux romans qui nous ont fait sérieusement accélérer le rythme cardiaque (Glacé en 2011 et Le Cercle en 2012), Bernard Minier nous replonge, avec son troisième opus, dans les entrailles d’une région et d’une ville que nous connaissons bien, pour le moins : le Sud-Ouest et Toulouse. Avec un luxe de détails que tout toulousain reconnaîtra : hôtels, rues, places, et jusqu’à la saison lyrique du Théâtre du Capitole, cet écrivain vient cette fois percer à jour les plus sombres obsessions qui peuvent ravager nos nuits avec un thriller sur la manipulation qui vous abandonnera au bord de la tachycardie.
Tout démarre par une missive glissée dans une boîte aux lettres. C’est le début pour Christine, animatrice de radio, d’un long cauchemar dans lequel elle perd tous ses repères, son fiancé, ses amis, son chien aussi. Parallèlement à cette course à l’abîme, un autre personnage, récurrent chez cet auteur, le commissaire Martin Servat, alors en maison de repos, reçoit une clé de chambre d’hôtel. Mais pas n’importe quelle chambre. Celle dans laquelle une jeune femme a été retrouvée atrocement… suicidée ! Bien sûr les deux histoires vont finir par se croiser. C’est d’ailleurs ce que souhaite celui qui les hourdit, celui qui hante les nuits de Servat depuis Glacé, un psychopathe aussi intelligent que dangereux. A leur grande stupeur, Christine et Martin ne vont plus être maîtres de leur existence. Ils vont douter de tout, y compris de l’évidence.
Au point que Christine pensera mettre fin à ses jours… Après un épisode assez (d)étonnant dans la fameuse Cité des étoiles, en Russie, le roman va tout à coup s’accélérer et ne plus lâcher son lecteur jusqu’à un dénouement dont une seule ligne nous indique que le Mal est loin d’être vaincu, qu’il est même tout aussi virulent et que Martin va bien être obligé de reprendre officiellement du service.
Robert Pénavayre
Une Chronique de Classic Toulouse
N’éteins pas la lumière – Bernard Minier (xo éditions)