« La légende d’Hercule », un film de Renny Harlin
C’est donc un réalisateur finlandais (18 longs au compteur !) qui ouvre le bal concernant ce héros célébrissime de l’Antiquité. Suivra cet été l’Américain Brett Ratner avec dans le rôle-titre rien moins que Dwayne Johnson. En tout état de cause le style péplum qui fit flores dans les années 50/60 du siècle dernier est en train de reprendre du service version 3D. En une poignée de semaines, les grands écrans nous ont fait revivre Pompéi et 300, la naissance d’un empire. Bientôt ce sera Noé et son arche. Mais pour l’heure voici le plus connu des héros antiques, celui qui, au Panthéon des Grecs, s’appelle Héraclès. Connu pour ses fameux Douze travaux, dont le film ne retrace que le combat avec le Lion de Némée, Hercule (appellation romaine) nous est montré ici dans sa prime jeunesse, depuis la nuit que passa Zeus avec sa mère Alcmène, même si la légende est un rien plus compliquée, jusqu’à la chute du roi Amphitryon, son beau-père.
Nous sommes ici à des années-lumière d’une quelconque rigueur universitaire. L’objet du scénario, dont les dialogues sont, en VF, totalement affligeants de platitude, est de mettre en scène des biscottos en action. Les amateurs sont servis. Il y a cependant un moment au cours duquel on frôle le blasphème car voici notre Hercule, qui prend alors des allures christiques, prêt à hurler à la face du ciel : « Père, pourquoi m’as-tu abandonné ? ». Renny Harlin n’a quand même pas osé. Pas loin tout de même. Parler de talent chez des comédiens dont le seul travail était de faire mille pompes par jour pendant le tournage afin de garder le corps bodybuildé pour lequel ils ont été engagés relève d’un treizième travail… Pour mémoire, Hercule n’est autre que Kellan Lutz, l’un des héros de la série Twilight, c’est lui Emmett Cullen. Sans commentaire.
Robert Pénavayre