Voir articles précédents sur l’annonce et les différents comptes-rendus.
Bruissements et frémissements, tout le monde était là pour cette ultime représentation de Manon de Jules Massenet, Natalie Dessay faisant dans ce rôle ses adieux à la scène opératique. Autant l’affirmer d’emblée, ce fut une grande soirée.
Le Théâtre du Capitole ne pouvait offrir plus belle production pour un tel événement. On ne reviendra pas sur les commentaires déjà faits, ici. Après plusieurs représentations auxquelles pour ma part, j’ai pu assister, je reconnais toutes les qualités de la production menée par Laurent Pelly, direction d’acteurs comprise et maintiens !qu’elle était finalement bien plus appropriée à notre scène “capitolesque“ ce qui ne pouvait être qu’un plus pour Manon, notre chère Natalie Dessay. L’ami ne l’a pas trahie.
Toute la distribution a été à son meilleur sans parler des chœurs qui ont su lui faire plus qu’honneur. Mais encore, une grande artiste qui quitte les “planches“ des scènes d’opéra dans le rôle de Manon, que peut-elle rêver de mieux que mourir dans les bras d’un tel chevalier Des Grieux ? le dénommé Charles Castronovo, cette véritable révélation ? Sous nos yeux une carrière s’efface pendant qu’une autre éclate au grand jour. Toulouse a découvert en son temps Roberto Alagna, a vu passer Juan Diego Florez puis Jonas Kaufmann, et maintenant, c’est Charles Castronovo. On peut compter sur les responsables de notre Théâtre pour avoir promptement réfléchi à quelques signatures de contrats bien…ficelés ! En tous les cas, le public ne s’y est pas trompé lui faisant une véritable ovation à chaque fin de représentation.
Avec un rôle moins important, une autre révélation, le baryton Thomas Oliemans a fait grosse impression en Lescaut. Quel français, quelle diction ! nous le reverrons sûrement.
Mais, histoire de pimenter un peu ces quelques lignes tapées à la hâte, dans une forme d’urgence encore, pourquoi faut-il que certain(e)s “s’escriment“ à choisir les moments les plus chargés d’émotions pour nous faire savoir qu’ils ont la gorge embarrassée ? Ne peuvent-ils pas investir dans un foulard ? même en acrylique ?
Quant au baisser de rideau, il fut, pour cette dernière, un peu prompt alors que la salle était pratiquement toute debout acclamant le couple-phare, mais aussi tous les artistes du plateau, et rendant, de plus, une forme d’hommage à l’artiste qui volontairement a décidé d’arrêter sa carrière, ici, à Toulouse. Quelques minutes de plus n’auraient pas été de trop pour les remercier de tant d’émotions. Dommage.
Michel Grialou