Si il n’y a eu pour votre serviteur qu’un concert majeur cet été c’est à Jordi Savall que nous le devons. Bien plus lui même en des lieux intimistes que dans de vastes Abbayes sonorisées, ce concert a été une merveille de partage et d’émotions délicates. Inoubliable!
Ce soir nous permet de retrouver l’immense artiste accompagné par deux complices d’Hespèrion XXI, Xavier Diaz-Latorre à la guitare et au théorbe, Pedro Estevan aux percussions. Dans la très belle église baroque de Cintegabelle, ce deuxième concert du festival 2013 des Orgues de Cintegabelle, a du refuser du public.
Rendons hommage aux organisateurs bénévoles de ce petit festival d’avoir su inviter Jordi Savall non loin de Toulouse. Si les grands concerts sont parfois sonorisés, ce moment intimiste permet un plaisir direct pour le public, en raison de la rencontre avec les artistes dans une atmosphère sonore réaliste.
Dans ce programme, Savall fait état de son immense apport au monde. Il a sinon ressuscité la viole de gambe à lui tout seul, du moins il a su reconquérir sa technique, son répertoire ; surtout il a ouvert (et éduquer) les oreilles du grand public aux sonorités humaines si délicates de la viole. Retrouver ce musicien si charismatique, chef de projets si ambitieux, dans des moments si intimistes, tient de la magie. Très atteint dans sa vie par la perte de Montserrat Figureras, sa muse, femme et sa voix, Jordi Savall a su retrouver un dialogue bienheureux avec son instrument. Comme il est émouvant de sentir cet homme si recueilli toujours chercher des sonorités nouvelles, des nuances subtiles, des percussions audacieuses sur sa viole.
Cintegabelle. Eglise de la Nativité de Marie, le 10 aout 2013. Follias et Romanescas. Œuvres de : Diego Ortiz, Gaspard Sanz, Tobias Hume, Mr. De Sainte-Colombe père et fils, Jean Sébastien Bach, Robert de Visée, Marin Marais. Jordi Savall, Lyra da gamba et viole de gambe, Xavier Diaz-Latorre, guitare et théorbe, Pedro Estevan, percussions.
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Seul concert annoncé à Toulouse dans la saison des Arts Renaissants. A ne pas manquer car le cadre du Musée des Augustins sera parfait.
Hubert Stoecklin