SAISON 4 (2013 – 14) : la nouvelle saison d’opéras UGC avec l’Opéra National de Paris
Comme écrit précédemment – article à consulter – pour un autre cycle se déroulant dans une autre chaîne de salles de cinéma, les raisons du succès sont les mêmes. Toulouse et sa région ont la chance d’avoir le Théâtre du Capitole avec de fort belles et passionnantes représentations, mais cette institution ne peut suffire à certains amateurs. Ces projections comblent un besoin et ceci d’autant mieux que le public est conscient qu’il assiste à un spectacle présenté sous certaines conditions, et que bien sûr, ces conditions-là ne sont pas tout à fait les mêmes que sur une scène de théâtre, en direct, côté voix par exemple !
17 opéras et ballets dont 5 pour les premiers et 2 pour les seconds en direct de l’Opéra de Paris, voilà un programme bien étoffé. Tous les opéras présentés sont connus de tous les publics afin d’éviter des projections dans des salles au public clairsemé. La politique tarifaire incite à une plus grande fréquentation par ses offres d’abonnement. Par exemple, et même si on ne peut pousser trop loin la comparaison, pour La Cenerentola au Gran Teatro Liceu de Barcelone, il vous en aurait coûté pour un seul fauteuil d’orchestre, l’équivalent ici de 8 opéras différents sans abonnement! En tant que spectacle vivant, l’opéra en version concert scénique a un coût de plus en plus exorbitant et fréquenter les plus grandes salles nécessite beaucoup de moyens. Autant donc profiter du confort offert ici et de la qualité des productions, en toute connaissance de cause, et consommons, sans modération aucune !!
Giuseppe Verdi est toujours bien présent et ouvre la saison avec Nabucco à la Scala de Milan, puis ce sera, en direct, Aïda à l’Opéra Bastille sous la direction de Philippe Jordan avec dans le rôle de Radamès, Marcelo Alvarez et dans celui du rôle-titre, Oksana Dyka.
C’est le Rigoletto du Festival d’Aix-en-Provence qui est donné plus tard en bande enregistrée avec la direction superlative de Gianandrea Noseda, la Gilda d’Irina Lungu et le Rigoletto de George Gagnidze. Enfin, une Traviata en direct de Bastille, dans une mise en scène de Benoît Jacquot, à la direction, Daniel Oren, Ludovic Tezier en père intraitable, en amoureux dépité, une découverte en France, le ténor italien Francesco Demuro, de plus en plus prisé et en Dame aux Camélias, Diane Damrau. L’affiche est alléchante…
En direct toujours de l’Opéra Bastille, de Puccini, avec dans le rôle-titre dont le seul nom va déplacer les foules, Nina Stemme. Peu importent les, Dick Johnson, le brigand dont elle est amoureuse et qu’elle sauve au poker, en trichant, contre Jack Rance, le sheriff. Et contre tous les cow-boys, tous amoureux bien sûr de la tenancière de saloon. Même en connaissant l’ouvrage, on tremble qu’elle puisse perdre !
Mais aussi un Tristan et Iseult, sous la direction de Philippe Jordan à qui les opéras de Richard Wagner semblent fort bien réussir, une mise en scène de Peter Sellars, le Tristan de Robert Dean Smith, magnifique ténor entendu à Toulouse dans La Femme sans ombre, et l’Isolde de Violeta Urmana, surprenante Gioconda dans une toute récente La Gioconda à Bastille.
Et encore, Les Puritains de Bellini, dans une mise en scène de Laurent Pelly et la direction musicale de Michele Mariotti. On relève dans la distribution Michele Pertusi, Dmitriy Korchak, très bel Ottavio sur la scène capitolesque, et l’Elvira de Maria Agresta. On en profite pour remarquer dans toutes ces productions la présence des chœurs de l’Opéra de Paris, d’excellente réputation, dirigé par Patrick Marie Aubert.
On ne ratera pas les deux ballets en direct de l’Opéra Bastille aussi, à savoir La belle au bois dormant dans la chorégraphie de Rudolf Noureev, la direction de Fayçal Karoui qui s’est fait une spécialité dans la direction des spectacles de ballet, et le trio de choc aux décors et costumes et lumières de Ezio Frigerio, Franca Squarciapano et Vinicio Cheli, trio que le Théâtre du Capitole a invité à plusieurs reprises pour des opéras avec chaque fois, réussite à la clé. L’ensemble devrait donner un spectacle au minimum, fastueux.
Le second ballet donné en direct fait se confronter deux chorégraphes du New York City Ballet, George Balanchine, son fondateur et Benjamin Millepied qui y fut formé, et devenu le Directeur des Ballets de l’Opéra de Paris tout récemment. Philippe Jordan accompagnera ce ballet pour la première fois, et dont le thème est le suivant : Aux côtés de Palais de Cristal de Balanchine, sur une œuvre de Bizet, Benjamin Millepied s’empare de Daphnis et Chloé de Ravel.
Pour compléter votre abonnement 10 spectacles, vous aurez donc le choix encore avec des productions comme, par exemple, cette Tosca avec la star des stars des ténors, l’immense Jonas Kaufmann capable de déplacer des foules pour un seul lied. Il est aimé d’un amour fou par la belle et jalouse Floria Tosca incarnée par la grande Karita Mattila.
« Mimi, Mimi », avec Rodolfo, alias Piotr Beczala, vous fondrez en larmes quand Mimi rendra le dernier soupir dans ses bras, car la Mimi de cette Bohème, n’est ni plus ni moins qu’Anna Netrebko, soprano renversante, et par le chant, et par le physique, et par l’interprétation. La mise en scène, les décors et costumes et lumières, l’ensemble est renversant.
La Bohème – Festival de Salzbourg
Mais encore, cette Cenerentola de Rossini avec l’enthousiasmante Angelina de Joyce DiDonato dont le récital récent au Capitole lui valut une standing ovation bien méritée. Don Ramiro, c’est le ténor péruvien Juan Diego Florez. Ecrire un seul mot sur ses qualités serait lui faire injure. Le spectacle est à l’avenant.
La Cenerentola – Théâtre du Liceu de Barcelone
Il vous en reste encore pour le choix, mais vous serez informé au fur et à mesure, sans crainte, de tous ces petits bijoux « opératiques » au cours de la saison. Que des plaisirs musicaux en perspective.
Michel Grialou
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