« After Earth », un film de M. Night Shyamalan
A l’inverse du récent Croods, dont la devise était « ne jamais pas avoir peur », et pour ces hommes des cavernes, il s’agissait bien plus que d’une consigne, mais plutôt d’une question de survie, le pitch du dernier opus du réalisateur américain est tout le contraire : « ne jamais avoir peur ». Bon, il faut dire que l’histoire est différente. Voici mille ans que les Terriens ayant bousillé leur planète vivent sur un astre de substitution : Nova Prime. Là, une équipe de Rangers intergalactiques patrouille en permanence afin de pallier à tout danger envers les rescapés du cataclysme. C’est justement à l’occasion de l’une de ces patrouilles de reconnaissance, a priori sans danger, que le Commandant Cypher, alias Will Smith, emmène son jeune et indiscipliné ado de fils, Kitaï, Jaden Smith, alias Will Smith junior. Ce qui doit être une ballade dans l’espace se transforme en cauchemar lorsque le vaisseau spatial est pris au milieu d’une pluie de météorites. Il faut se poser vite. Hélas la première planète en vue est…la Terre. Celle-ci, dont l’atmosphère est quasi irrespirable, est peuplée de bestioles particulièrement dangereuses. Qui plus est, le chargement du vaisseau contenait une sorte d’alien crochu et biscornu, tuant tout sur son passage, à la condition expresse qu’il ressente la peur de ses victimes. C’est la seule chose qui le conduit vers elles car en fait il est aveugle. Le régiment des Rangers ne comprend que des hommes ayant réussi à « s’effacer », c’est-à-dire à contrôler leur peur. Le crash du vaisseau spatial va, non seulement libérer ce monstre, mais ne laisser que deux survivants : Cypher, avec une jambe en morceaux, et Kitaï, à peu près valide. C’est lui qui va être chargé de s’enfoncer dans une jungle hyper-dangereuse pour envoyer un SOS intersidéral. Derrière ce film de science-fiction, le réalisateur traite du rapport père-fils, de manière assez basique, mais avec assez de conviction pour en faire, à l’attention des amateurs du genre, un bon moment de récréation, même si la dernière réflexion de Kitaï est d’une niaiserie redoutable ! Cela dit, le gamin Smith se sort pas mal du sujet grâce à un talent qu’il serait idiot de ne pas lui reconnaître malgré une lourde et sûrement puissante filiation.
Robert Pénavayre