« Oblivion », un film de Joseph Kosinski
Si vous êtes amateur de SF, vous connaissez fatalement le nom de ce cinéaste américain qui a réalisé en 2010 « Tron, l’héritage ». Virtuose, pour ne pas dire génie, de l’infographie et des effets spéciaux, le revoici à la tête d’un budget pharaonique (150 millions $) pour un film de science-fiction dont le scénario est l’adaptation de son propre roman graphique éponyme. Sans entrer dans les subtilités d’une histoire qui n’évite pas les raccourcis, sachez simplement que la Terre a été attaquée par des extraterrestres, mais que les Humains se sont bien défendus. Ils ont gagné au prix d’un énorme sacrifice : leur planète. Celle-ci a été presque totalement détruite par le feu nucléaire. Les rescapés vivent sur un satellite de Saturne. Mais pour assurer leur survie, il est nécessaire de pomper toute l’eau terrestre. Quelques aliens sont encore présents sur la Terre, malgré l’impitoyable chasse des drones terriens. C’est d’ailleurs à l’entretien de ces derniers qu’est affecté Jack Harper (Tom Cruise) en compagnie de la rousse Vika (Andrea Riseborough). Ils vivent dans une incroyable villa jugée au sommet d’une montagne, avec piscine translucide semblant flotter sur les nuages. Beau à couper le souffle ! Un beau jour, voilà que des caissons de survie atterrissent, un peu en catastrophe. Jack a de la peine à en soustraire un aux drones. A l’intérieur une jeune femme qui lui rappelle des souvenirs d’avant la catastrophe. Il s’agit de Julia (la sculpturale Olga Kurylenko, aussi peu expressive que dans la pseudo « merveille » malickienne). Elle va provoquer chez Jack un électrochoc salutaire en lui faisant toucher du doigt une surprenante vérité. Mais on a bien compris, l’essentiel de ce film est ailleurs, dans le graphisme absolument parfait de décors, d’images et de plans qui laissent sans voix. Certes, le final, avec l’indestructible Morgan Freeman en chef des rebelles, assez ridicule pour le coup dans son profil à la Dark Vador, plonge dans le pire des sirops made in America, mais la ballade a été esthétiquement bluffante.
Robert Pénavayre
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Bande Annonce d’Oblivion