« The place beyond the pines », un film de Derek Cianfrance
Tout d’abord, petite explication du titre. Le film est tourné dans la ville de Schenectady, dans l’état de New York. En Iroquois, le nom de cette bourgade signifie « beyond the pine plains » que l’on peut traduire par « l’endroit qui se trouve au-delà des pins ». Ceci étant dit, il est difficile ensuite de faire un lien entre ce film et son titre. Luke, un motard au passé assez ombrageux, gagne sa vie en trompant la camarde en moto dans le « Globe de la mort ». De passage dans la ville en question, il croise une ancienne connaissance, Romina. Elle lui a caché qu’elle a un fils de lui. L’apprenant, Luke abandonne la cascade et, pour gagner de quoi faire vivre sa nouvelle famille, se met à braquer banque sur banque. Sa virtuosité motocycliste lui permet chaque fois de disparaître en un clin d’œil. Tout va bien jusqu’au jour où il croise Avery, un flic plein de courage qui le dézingue derechef. Mais le flic en question a un grand cœur. Non seulement il n’est pas très sûr d’avoir tout fait pour capturer vivant Luke, mais en plus il est taraudé par le remord, lui qui est le jeune papa d’un petit garçon de l’âge de celui de Luke. Les années vont passer. Avery est devenu un brillant politicien, si tant est que cet adjectif puisse coller à ce mot. Devenus grands ados, les deux fistons vont s’affronter, renouvelant à travers les âges la lutte de leurs pères. Très clairement, ce film met en avant un superbe duo d’acteurs qui font craquer toute la planète du 7ème art d’aujourd’hui : Ryan Gosling, Luke taiseux, baraqué, improbable cependant, et Bradley Cooper, Avery au regard irrésistible, faussement ingénu et parfaitement déterminé. Filmés au plus près, ils phagocytent totalement un film intéressant sur le thème de la filiation, mais mal dégrossi au niveau d’un scénario qui se permet sur 2h20 des complaisances pour le moins coupables. Dommage.
Robert Pénavayre
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