« A la merveille », un film de Terrence Malick
A mon humble avis, le trop célèbre Tree of life, sorti en 2011, annonçait déjà le virage dans lequel ce réalisateur surdoué s’engageait pied au plancher et sans retenue. La sortie du dit virage s’appelle A la merveille. Elle était inévitable. Voici donc l’auteur du génial opus intitulé La ligne rouge, dans le pathos incroyable d’une contemplation métaphysique de l’Amour. Ce sentiment, c’est celui qui unit Neil (Ben Affleck) à Marina (Olga Kurylenko) puis à Jane (Rachel McAdams). Un seul autre personnage significatif, et peut-être le plus intéressant, se glisse dans cette réflexion bergmanienne, c’est celui du Padre Quintana (Javier Bardem) qui, lui, a des problèmes avec sa foi et passe son temps à interroger Dieu. Décors de champs de blé dans lesquels danse en permanence Marina, mains en adoration vers le ciel, visages fermés de Neil et du Padre plein cadre, appartements en jachère, voici à peu près tout ce que nous propose Terrence Malick, avec, de temps à autre, un petit extrait du Prélude de Parsifal de Wagner, manière de souligner l’ambiance hautement mystique de son dernier opus. De deux choses l’une. Soit ce cinéaste est arrivé à des sommets de son art que ne peut tutoyer le commun des mortels. Soit il est en sérieuse panne d’inspiration, ressassant en permanence la même litanie dialectique et visuelle. A la suite de cette heure et 52’ d’effleurement systématique de toutes choses, chacun pourra apporter une réponse.
Robert Pénavayre
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