Du 3 au 8 septembre, 138 candidats de 40 nationalités différentes participeront à ce fameux concours, et ce pour la 49è édition, une véritable institution culturelle pour la ville et la région malgré une concurrence sévère puisque maintenant la moindre petite bourgade croît bon d’organiser son concours.
Un concours de chant né au mois de mai 1954 sous la poussée d’un public qui surveillait sa troupe à demeure mais qui voulait aussi voir et surtout entendre des “têtes“ nouvelles. C’était en effet du temps où par saison, on donnait 15, 20 opéras, et autant d’opérettes. Il fallait un certain lot d’artistes disponibles et pratiquement là, sous la main.
Mais, sait-on qu’auparavant, pour la saison 1907-1908, la presse toulousaine s’étant émue d’une pénurie de ténors, et sous la houlette de La Dépêche de Toulouse, ancêtre de notre chère DDM, celle-ci prit l’initiative d’un « concours de ténors » dont la finale fut parisienne !!
Enorme succès, mais il faudra attendre 46 ans pour un nouveau concours, la municipalité ayant estimé le coût beaucoup trop élevé d’une telle manifestation à monter.
Il y aura bien l’idée d’une « biennale du chant » mais qui ne rencontrera pas suffisamment d’adhésion. Par contre, l’idée est bien adoptée sur ces dernières années.
Les règles de fonctionnement ont peu évolué mais on remarque le retour du Prix du public, un temps délaissé, à regret pour la grande majorité des présents à la finale. Rares sont les palmarès qui ne sont pas un brin contestés par le public à l’énoncé des heureux élus, le public oubliant un peu vite que les membre du Jury se font une opinion sur les prestations de chacun au cours des éliminatoires mais aussi des demi-finales et non pas uniquement sur la finale. Une fois de plus, gageons que chaque spectateur voudra voir son favori heureusement élu, mais des jurys furieusement conspués, cela se fait de plus en plus rare !
D’ailleurs, les membres du jury de cette édition placé sous la Présidence de notre Directeur Frédéric Chambert, sont tous des professionnels aguerris de la chose jugée, ce qui est bien une preuve supplémentaire de la qualité et du niveau du concours de chant de notre ville dont la renommée est internationale, les candidats les plus nombreux venant de France, cela paraît logique, mais aussi de Corée du Sud et de Chine sans oublier les pays de l’Est. Au vu de la carrière de certains, et sur la scène ici même du Théâtre, on ne peut s’en plaindre. Un certain Samuel Youn, par exemple, Messager dans une fameuse et récente Femme sans ombre au Capitole vient bien de remplacer au pied levé le Hollandais volant à Bayreuth il y a quelques jours !
Enfin, nous espérons avoir droit à notre étonnant hymne local, à savoir, La Toulousaine de Pierre Louis Deffès pour la musique et de Lucien Mengaud pour les paroles écrites en graphie patoisante ! Par contre si l’on pouvait éviter le fameux vase de Sèvres qui récompense en plus du chèque certains lauréats, et le remplacer par, je ne sais, un i-pad, ou un Mac-air,…… car le vase, quel cadeau empoisonné : un Toulouse – Pékin avec le vase en bagage cabine, c’est pas top !!
Michel Grialou