« Rebelle », film d’animation de Mark Andrews et Benda Chapman
Certainement la bonne surprise de l’été « animé ». Ce conte de fées un rien destroy nous plonge au cœur de l’Ecosse moyenâgeuse au travers d’un scénario totalement original, plein de rebondissements et riche en suspense. Voici donc une princesse du troisième type, à savoir qu’elle se fiche éperdument des princes, pas du tout charmants, que ses parents lui présentent, préférant le tir à l’arc et les longues chevauchées sur le dos de son palefroi préféré, Angus. Mais voilà, Merida, c’est son nom, fait une gaffe. Elle demande à une sorcière de changer le tempérament rigoureux et protocolaire de sa mère. Mal lui en prend car les catastrophes vont alors s’amonceler sur son passage, mettant en péril l’équilibre même du royaume. Vous dire que tout se termine par un baiser aussi chaste qu’attendu serait vous tromper sur la marchandise. Non, le scénario s’assume jusqu’au bout et la gamine aux cheveux flamboyants campe d’ores et déjà l’une des créations animées les plus fortes qui se puissent voir. Le dessin est fastueux avec des planches retraçant les Highlands à couper le souffle, des couleurs vertigineuses de beauté, tels ces gris des sites mégalithiques. Ajouter à cela des personnages très hauts en couleurs et à mourir de rire, je pense plus particulièrement ici aux trois prétendants, les fils Dingwall, MacGuffin et MacIntosh et à leur père respectif. Et puis bien sûr il y a une morale. C’est peut-être sur ce point, du moins dans la version française, que le bât blesserait tant elle est assénée in fine telle un pensum lourd et redondant qui n’en finit plus. Dommage, mais le film vaut le déplacement tout de même.
Robert Pénavayre