L’émotion en plus
Le troisième opus de la saga des Hommes en Noir, débutée brillamment en 1997 sous la direction de Barry Sonnenfeld, tente de faire oublier le calamiteux second épisode projeté en 2002 et sur lequel le réalisateur américain portait alors un regard plus que…nuancé ! Tout le monde connaît aujourd’hui l’aventure de ce troisième chapitre, initié en 2009 et dont le scénario dut être réécrit plusieurs fois. C’est un peu le problème de ces histoires qui remontent dans le temps et dont le « momentum spatio temporel » finit par devenir abscons. Pour ne pas dire plus. Inutile de présenter de nos jours les membres du MIB, brigade secrète chargée de réguler les activités des extraterrestres sur notre planète, ce qui est l’occasion de croiser quelques spécimens intergalactiques hauts en couleurs, le premier épisode restant sur ce point inégalé d’humour et d’invention. Conjuguant habilement les premiers pas de l’Homme sur la Lune en 1969 et l’évasion depuis notre satellite d’un « boglodite » particulièrement dangereux dont le projet est, évidemment, de détruire notre bonne vieille Terre, ce film est une suite de péripéties assez savoureuses, rondement enchaînées. Tout cela est un peu la faute de l’agent K qui, lors d’une tentative d’arrestation, n’a pas éliminé le boglodite en question. L’agent J va donc se faire propulser dans le passé afin de remédier à cette erreur. Ce faisant, il va découvrir son propre passé. Et c’est là que cet opus devient intéressant. Adroitement conduit, le scénario finit par nous faire comprendre les liens qui unissent ces deux agents que tout oppose et qui malgré cela ne peuvent se passer l’un de l’autre. La scène finale, sur le pas de lancement de la fusée Apollo 11, est un vrai moment de suspense et…d’émotion. A l’écran, ce film marque le retour, après 4 ans d’absence, de Will Smith (agent J), ici aux côtés de deux agents K : Tommy Lee Jones (l’actuel) et Josh Brolin (le jeune). Le niveau remonte nettement !
Robert Pénavayre