Zoothérapie familiale
De toute évidence, et beaucoup se sont lâchés sur le sujet, il est très facile de casser ce film, tant le scénario (en apparence) et surtout le montage comme la prise de vue et la direction d’acteurs, sans parler des éclairages, sont sommaires et semblent destinés aux enfants. Tout cela est vrai. En partie. Car l’histoire de cet homme, encore jeune, Benjamin Mee, qui se retrouve veuf avec deux enfants, désespéré, ne goûtant plus rien de la vie et qui rachète un zoo à la dérive, est tout ce qu’il y a de plus authentique. Le réalisateur américain ne fait pas qu’illustrer cette aventure humaine, il la double d’un regard des plus justes sur ce qu’il est aujourd’hui convenu d’appeler le travail de deuil. Il creuse avec beaucoup de justesse le rapport qu’établit Benjamin (excellent Matt Damon) avec ses enfants. Des rapports qui forcément ne peuvent être les mêmes entre sa petite fille de 6 ou 7 ans et Dyland, son grand garçon de 12 ans. C’est justement avec ce dernier que ce film gagne en profondeur. Magistralement interprété par le jeune Colin Ford, Dyland devient la plaque tournante du film. C’est après une ultime et foudroyante confrontation entre père et fils, qui s’achèvera devant un grand fauve mourant, que les deux hommes vont faire la paix entre eux et surtout avec eux-mêmes. Il serait parfaitement injuste de ne pas souligner l’intérêt de cette relation et la façon très subtile de la traiter. Tout aussi aberrant serait de ne pas reconnaître le jeu totalement insipide de Scarlett Johansson, la blonde star de cette production, heureusement à peu près camouflée par une équipe de joyeux drilles autrement plus intéressants.
Robert Pénavayre
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