Tugan Sokhiev dirige un concert à Toulouse et à Paris, et publie un nouvel enregistrement avec l’Orchestre national du Capitole de Toulouse.
Avec son directeur musical Tugan Sokhiev, l’Orchestre national du Capitole de Toulouse offrira à la Halle aux Grains un programme prometteur. La soirée sera retransmise en direct sur le site medici.tv et sur l’antenne de Radio Classique. L’Orchestre se produira dans le même programme deux jours plus tard à Paris, salle Pleyel, alors que Le Figaro vient de publier un classement des meilleurs orchestres français où l’ONCT se hisse dans le trio de tête – avec l’Orchestre de l’Opéra de Paris et l’Orchestre de Paris. À l’occasion de ce concert, le chef poursuit avec la phalange toulousaine son exploration exaltante de l’œuvre de Chostakovitch dont il est un sensationnel interprète. Celui-ci orchestra en 1962 les quatre mélodies des « Chants et Danses de la mort » que Moussorgski écrivit pour voix et piano, sur des textes du poète Arsène Golenistchev-Koutouzov. La mezzo-soprano russe Olga Borodina en sera l’interprète pour une première collaboration avec l’ONCT.
Par ailleurs, venant de paraître chez Naïve, le 4e enregistrement de Tugan Sokhiev avec l’Orchestre du Capitole recèle une véritable pépite : l' »Ouverture de fête ». Livrée au régime soviétique par Chostakovitch en 1947, pour célébrer le trentième anniversaire de la Révolution d’octobre, l' »Ouverture de fête » ne sera créée qu’en 1954, après la mort de Staline. En une poignée de minutes, le chef fait résonner les cuivres triomphant vers le chemin d’une euphorie irrésistible. Il dégraisse l’œuvre de ses effets les plus pompeux pour ne garder que sa redoutable vitalité, dans une boucle d’effervescence musicale proche d’un orgasme.
La Cinquième symphonie de Tchaïkovski est la pièce centrale de ce disque, elle est gravée par l’Orchestre du Capitole cinq ans après la Quatrième. Avec la Sixième, les trois dernières symphonies du compositeur forment une trilogie qui reflète ses doutes et tourments existentiels face à la marche du destin. La Cinquième symphonie trouve sa spécificité dans l’omniprésence d’un thème musical repris dans chacun des quatre mouvements. Du premier mouvement introspectif au finale flamboyant, l’œuvre réunit la quintessence de l’univers de Tchaïkovski, un monde empreint d’incertitudes mais ponctué de notes de ballet vigoureusement orchestrées. Tugan Sokhiev déploie ici son sens prodigieux de la chorégraphie et livre de multiples instants d’intensité dramatique. C’est aussi Tchaïkovski qui débutera le concert à la Halle aux Grains et à Pleyel, avec l’ouverture de « Roméo et Juliette ». Il s’achèvera sur la première symphonie de Brahms qui était un contemporain du compositeur russe et avec lequel Sokhiev est tout autant à l’aise.
Jérôme Gac
Jeudi 15 décembre, 20h00, à la Halle aux Grains, place Dupuy, Toulouse. Concert diffusé en direct sur www.medici.tv (disponible gratuitement pendant 45 jours) et sur Radio Classique).
Samedi 17 décembre, 20h00, à la Salle Pleyel, 252, rue du Faubourg Saint-Honoré, Paris.