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Bon sang, combien de fois ce réalisateur nous a fait rêver. Il n’est que de se souvenir du « Nom de la Rose », de « Sept ans au Tibet », de « L’Ours » ou encore de « Stalingrad », pour n’évoquer que ceux-là. Aujourd’hui il nous amène dans les dunes du Moyen Orient, au début des années 30 du siècle dernier, au moment choisi par les Américains pour commencer à exploiter le pétrole arabe. Le pitch est particulièrement excitant. Sauf que Jean-Jacques Annaud le détourne au profit d’une guerre tribale et d’une bluette à tomber du fauteuil. Quelle déception ! Une déception qui s’amplifie au fur et mesure du film car ses deux stars sont à hurler de rire. Et pourtant il ne s’agit de rien moins que Tahar Rahim et Antonio Banderas. Le premier complétement transparent, ânonnant son dialogue avec la conviction d’un invertébré, le second, persuadé dit-il d’avoir du sang arabe dans ses veines (pourquoi pas), totalement faux, voire absent, de bout en bout dans son personnage. Le scénario en plus ne nous fait grâce d’aucun cliché sur les films de désert : la soif, la mort. Rien de nouveau donc sous le soleil. Ajoutons à cela le ciel nocturne constellé d’étoiles, les vilains méchants qui prennent fait et cause pour le héros, l’annonce d’une maternité plus que prévisible à ce stade de niaiserie, annonce qui fait écrouler la salle de rires et vous vous demandez ce qui a bien pu arriver à ce réalisateur. Si ce ne sont quelques belles scènes de chevauchées, on peut passer son chemin sans problème !
Robert Pénavayre
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