Avec Louise Bourgoin, Pio Marmaï, Josiane Balasko, Thierry Frémont, Firmine Richard, Daphné Bürki, Anaïs Croze.
Barbara est étudiante et travaille sur sa thèse de philo. Nicolas est vendeur dans un vidéo-club. Leur couple est au plus haut, ils mènent une vie insouciante. Le jour où Barbara accouche de Léa, ils font le dur apprentissage de la vie de parents, finies les heures passées devant la wii jusqu’à pas d’heure, les sorties entre copines, le boulot pépère, les heures de sommeil, la bonne humeur… Il faut trouver un logement plus grand, changer de boulot, et surtout tout remettre en question.
« Comment survivre à bébé » pour les Nuls. Voilà ce que pourrait être le sous-titre de ce film de Rémi Bezançon, car le genre exploité ressemble à du post-apocalyptique, sauf qu’à la place de la mort, les personnages principaux doivent survivre à la vie. Un propos soulevé dans la dernière réplique du film, sorte d’ultime pied de nez aux idées reçues, cette « plus belle chose au monde » qui vient tournebouler la vie tranquille et heureuse d’un couple moderne.
Bienvenue donc dans un film à bébé réaliste, loin des bleuettes rose bonbon. Place plutôt aux crises de panique, spleens en tous genres, baby blues et constats amers. On croirait un manuel pour tout futur parent : comment l’annoncer à sa mère, puis la gérer quand elle a un avis sur tout concernant le bébé, comment mener de front un épanouissement professionnel et les obligations du foyer (Ah ! Les ouvriers de Darty un dimanche matin), comment ré-apprendre à séduire l’autre… Vu sous l’angle de la comédie (on rit beaucoup), les (més)aventures de Barbara la littéraire et Nicolas le rêveur maladroit, ne sombrent ni dans le glauque (les situations, après tout, sont juste réalistes, ni plus ni moins) ni dans le monde des bisounours. Certaines répliques font mouche, comme dans cette scène où Nicolas explique à Barbara, allongés tous les deux, qu’il va devoir abandonner son boulot dans le vidéo-club pour un emploi en costard cravate afin de gagner plus. Elle : « Mais, et tes rêves de cinéma, toi qui voulais faire comme Tarantino, qui avait commencé dans un vidéo-club comme toi ? » Lui : « Ouais, mais il a pas d’enfant, Tarantino ».
Porté par des acteurs épatants, des deux tourteraux jusqu’à la galaxie de personnages satellites (Balasko en grand-mère soixante-huitarde et Frémont en loser polygame en tête), « Un heureux évènement » se révèle à la fis touchant, drôle, plus grave, et promet un bon moment aux déjà parents qui se remémoreront des souvenirs la larme à l’oeil, et aux futurs parents qui prendront des notes.
Thomas Berthelon : http://thomasberthelon.com
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