La pilule de la félicité
Si vous décidez d’aller voir ce film, ce que je vous recommande, accrochez-vous à votre fauteuil car, en un peu moins de deux heures, son réalisateur vous embarque dans un trip totalement vertigineux et irrépressible. Il faut dire que le scénario est tentant. Soit Eddie Morra, un écrivain trentenaire en mal d’inspiration, dont la vie part littéralement en vrille. Plus d’argent, plus de petite copine et un look qui vire limite. Le hasard lui fait croiser son ex-beau-frère. Dire que le job de ce dernier est un rien répréhensible tient de l’euphémisme. Nonobstant, il va donner à Eddie une pilule censée lui donner accès à l’utilisation de la totalité de son cerveau. Il est médicalement reconnu que nous n’utilisons que 15 à 20% de nos capacités en ce domaine. Sauf que la pilule en question, portant le nom romantique de NZT 48, est particulièrement efficace, tout aussi efficace d’ailleurs…qu’expérimentale, ce que se garde bien de dire l’ex-beauf. Il n’aura d’ailleurs pas trop le temps de s’exprimer davantage sur le sujet car Eddie, venant chercher une autre dose, le retrouve salement assassiné. C’est le début d’une cavalcade effrénée au cours de laquelle nous assistons à la métamorphose de l’ex-looser. Devenu un gourou de Wall Street, il va conseiller le tout puissant Carl Van Loon (Robert De Niro, toujours aussi épatant même dans des seconds plans). Mais le paradis de la chimie cache toujours son enfer. Eddie va en faire l’amère expérience.
Montée à cent à l’heure, avec des plans d’une stupéfiante audace et un acteur, Bradley Cooper (qui triomphe aujourd’hui dans Very Bad Trip 2) qui tient littéralement le film sur ses épaules, cette réalisation est un vrai délice d’inventivité, même si la morale est moyenne. Sans oublier qu’il est quasiment certain que des recherches ont lieu aujourd’hui sur de pareilles molécules…
Robert Pénavayre