« Passe ton Bach d’abord » du 11 au 12 Juin 2011
Michel Brun, son ensemble Baroque de Toulouse, ses amis, dont fait assurément partie la famille Bach, nous offre pour la quatrième année le festival le plus frais, le plus « baroque » de la saison toulousaine, en essaimant dans plus de 25 lieux différents la bonne parole de la musique de Bach, de sa famille, de ses proches.
100 instants de musique vivifiante permettront de ne plus voir en Bach que l’intimidante statue austère et glaçante du seul serviteur de Dieu et de Luther.
Non Jean-Sébastien Bach aimait la vie, la bière et la musique en groupes, les enfants (il en eut vingt !). Le rire de Bach a aussi soutenu sa foi ardente, et la joie savait l’irradiait. Le café Zimmerman n’était jamais loin de l’église.
« Passe ton Bach d’abord » nous restitue cette joie de la musique et cette joie de vivre que dégage la monumentale œuvre de Bach. Humblement, avec enthousiasme et flamme, avec humour, avec une infinie compétence, Michel Brun se fait passeur éclairé pour nous convaincre que Bach est encore notre contemporain.
Ce n’est pas « Bach pour les nuls », ni une entreprise « démagogique » comme le disent certains pisse-froids empalés sur leur routine figée, non c’est un souffle de vie, de partage, de médiation culturelle qui passe dans ce merveilleux festival, comme il irrigue aussi cette folle utopie des « Cantates sans filet » qui se propose de donner à Toulouse l’intégrale des quelques 200 cantates sacrées de Bach, non pas en concert, mais en réunion amicale, plutôt une rencontre chaleureuse, pour retrouver la spontanéité et l’urgence dans laquelle devait travailler le Cantor de Leipzig, donnant chaque semaine une nouvelle cantate, et se battant déjà avec les mille difficultés de représentation avec l’administration, les musiciens.
« Passe ton Bach d’abord » est un grand moment de fraîcheur musicale, un des grands festivals de Toulouse, toujours hélas si peu aidé par les institutions qui n’ont pas encore saisi la portée de cet évènement qu’est cette avalanche de bonheur qui permet à plus de 135.000 spectateurs de courir de notes en notes. Le véritable marathon de la joie et de la découverte c’est bien ce festival, et la musique baroque devient alors une évidence, un compagnonnage, une amitié partagée.
Par de courts concerts d’une trentaine de musique, on peut voleter parmi la famille de 8 Bach et de ses précurseurs, de Telemann, de l’immense Zelenka et tant d’autres. Orgue, flûte, cuivres, orchestre de chambre, lutherie contemporaine, claquettes, chantent les louanges de ce bon vivant nommé Jean-Sébastien Bach. Ce qu’aucun concert habituel ne saurait donner, ce festival le propose, en faisant de Bach notre ami, notre contemporain, notre frère.
Nous avons la chance à Toulouse d’avoir un merveilleux illuminé, plein de charisme, Michel Brun, modeste et savant tout à la fois, aussi même si on va « passer notre Bach d’abord » on a surtout envie de redoubler pour retrouver chaque année cette jaillissante fontaine à musique autour de l’immense océan qu’est Bach, et qui nous baigne encore.
Venez donc passez votre Bach, Michel Brun et ses amis fournissent les corrigés avant les épreuves, aussi vous êtes sûr de réussir et de participer à une fête de musique.
Gil Pressnitzer