Pour transcender le chef-d’œuvre œcuménique de Jean-Sébastien Bach, le choix nécessite l’excellence. Régulièrement invité par les Grands Interprètes, ce sera l’ensemble Les Musiciens du Louvre-Grenoble, l’un des plus inventifs et évolutifs dans la pratique de la musique interprétée sur instruments authentiques et dans le style d’époque. Il est dirigé par leur fondateur, Marc Minkowski, bassoniste de formation, dont la carrière a pris un essor considérable en tant que chef dans le domaine lyrique comme dans ce répertoire dit classique. Se joint à eux une équipe de dix solistes confirmés.
A ce sujet, il vous suffira de cliquer sur l’affiche pour tout savoir sur l’équipe au complet qui va vous conduire jusqu’aux cieux. Et ne cherchez pas le Chœur, il n’est pas mentionné, tout simplement parce qu’il n’y a pas de chœur à part, comme à l’accoutumée, un choix délibéré de Marc Minkowski : « … le premier de ces choix est le recours à dix voix solistes pour l’exécution de la messe entière, chœurs compris…La musique de la Messe est si dense, si complexe, si vertigineuse, qu’elle gagne, à mon avis, en grandeur par le recours aux seuls solistes. Tout à coup, il n’y a plus d’un côté la masse et de l’autre l’individu, mais un seul et grandiose instrument vocal, qui chante la même foi dans le même langage, du « Kyrie » au « Dona nobis pacem ».
Quant à l’effectif orchestral, il se trouve établi en conséquence des choix vocaux et expressifs retenus.
Etrange œuvre que cette partition monumentale dont l’universalité engendre des visions interprétatives incroyablement diverses, et dont l’unité rayonnante est la résultante miraculeusement équilibrée de fragments d’origines variées. Elle présente une structure du type de la Messe-Cantate napolitaine alternant, airs, duos et chœurs, avec une somptueuse participation concertante de l’orchestre. Messe catholique composée par un luthérien convaincu qui ne l’entendit jamais, elle subira des remaniements successifs, à commencer par ceux de son fils, Carl Philipp Emanuel, jusqu’aux boursouflures du XIXè siècle. Mais tout cela n’entamera jamais la quintessence de « la plus grande musique jamais composée ».
Alors, sûrement que vous aussi, comme les musiciens, vous pourrez raconter « avoir ressenti comme jamais, parfois jusqu’à la peur, le génie de Bach, sa science et ses dimensions inimaginables. »
Michel Grialou
Grands Interprètes – jeudi 21 avril à 20h – Halle aux Grains