C’était mieux demain un film de Vinciane Millereau
Le premier long de Vinciane Millereau est une comédie fantastique… à plus d’un titre. Non seulement elle est totalement hilarante, mais elle creuse également des thèmes sociétaux qui ne peuvent que nous interpeller, toujours et encore. Ce n’est pas tout. Le scénario plonge allégrement et à pieds joints dans le fantastique !

Didier Bourdon (Michel) et Elsa Zylberstein (Hélène) – Crédit : Les Films du 24
Années 50 du siècle dernier, dans une petite ville bien française. Nous faisons connaissance avec la famille Dupuis. Hélène et Michel ont deux enfants, de grands ados. Bien sûr, Hélène se coltine toutes les tâches ménagères. Mais voilà qu’en participant à un jeu, elle gagne une machine à laver. Michel ne voit pas l’arrivée de cet élément pro-féministe d’un bon œil et veut la vendre. Le couple se dispute devant l’ustensile en question, le débat devient houleux et un court-circuit aussi accidentel que ravageur les propulse … aujourd’hui. A part eux, tout a changé, y compris leurs enfants qui, même s’ils sont toujours de grands ados, se comportent un brin différemment…. Comment s’adapter à un tel saut temporel, d’autant, et nous le savons tous, qu’en un demi-siècle les technologies du quotidien ont modifié notre vie. Mais pas seulement. Depuis tout ce temps, les rapports homme/femme ont considérablement évolué…
Et nous voilà devant une comédie pleine de sens, mine de rien aveuglante de vérité, bourrée d’un humour irrésistible et de beaucoup d’émotion car, en fait, ce voyage dans le temps va permettre à Michel de comprendre combien il aime véritablement sa femme. La reconstitution à l’écran du mitan du siècle dernier est d’une précision redoutable. Elsa Zylberstein et Didier Bourdon sont parfaits pour incarner ce couple perdu dans un espace-temps dont finalement ils ne s’évaderont pas. Comme quoi, la nostalgie des temps anciens n’est pas toujours celle que l’on croit.