Le lundi 1er décembre prochain à 20h, l’auditorium Saint-Pierre des Cuisines reçoit cinq musiciens de l’Orchestre national du Capitole dans le cadre de la stimulante 26ème saison des Clefs de Saint-Pierre. Trois de ces musicien-ne-s des pupitres de cordes, un hautboïste et une clarinettiste proposent un programme original composé de deux partitions très différentes et en quelques sortes complémentaires.
Les musiciens de l’Orchestre national du Capitole qui participent aux concerts des Clefs de Saint-Pierre – Photo Lionel Passieux
La volonté et le désir des musiciens de l’Orchestre national du Capitole de s’investir dans la pratique de la musique de chambre ne cesse de se renouveler au travers de la série des Clefs de Saint-Pierre en proposant des rencontres sur des thèmes originaux et très divers. Puisant dans le large réservoir des pupitres de l’orchestre, toutes les combinaisons instrumentales s’avèrent possibles. Ces possibilités permettent ainsi de découvrir des œuvres rarissimes, soit de compositeurs peu connus, soit même de compositeurs célèbres.
Cinq musiciens de l’Orchestre national du Capitole se réunissent pour présenter le programme particulièrement original de ce concert du 1er décembre. Il s’agit de Guilhem Boudrant, violon, Audrey Leclercq, alto, Pierre Héquet, contrebasse, Louis Seguin, hautbois, Laurence Perry, clarinette.
Deux œuvres bien différentes que trois siècles séparent sont inscrites au programme de ce concert. Un instrument trop rarement mis en avant, la contrebasse, joue un rôle particulier dans les deux partitions présentées.
Les fameuses Variations Goldberg BWV988, de Johann Sebastian Bach, ont été conçues en 1741 pour clavecin à deux claviers. L’œuvre présente une large variété de formes, d’harmonies, de rythmes et de raffinements techniques, le tout fondé sur une technique contrapuntique qui exige une grande virtuosité. Néanmoins, de multiples transcriptions de ces 30 variations ont été réalisées depuis pour divers instruments. Les musiciens des Clefs ont choisi de jouer l’arrangement pour violon, alto et contrebasse réalisé par le contrebassiste macédonien Gjorgji Cincievski, né en 1981. Cette recherche de nouvelles sonorités et textures propose donc une autre vision de l’une des œuvres les plus fondamentales du répertoire baroque.
L’autre partition au programme du concert du 1er décembre est signée Sergueï Prokofiev. Il s’agit de son Quintette opus 39 en sol mineur pour hautbois, clarinette, violon, alto et contrebasse. Cette œuvre originale aux multiples facettes a été composée en 1924 sur une commande du chorégraphe Boris Romanov pour accompagner un petit ballet en six tableaux dans le cadre d’un spectacle ambulant sur le thème du cirque. Ce ballet fut donné en Italie et en Allemagne en 1925 sous le titre de Trapèze. En 1927, sa musique fut créée comme partition de chambre à Moscou. Mêlant mélodies badines et harmonies acides, cette pièce d’une grande richesse rythmique est un véritable appel à la danse. Elle se compose de six mouvements contrastés d’une remarquable variété.
Serge Chauzy
une chronique de ClassicToulouse
