Belle soirée en perspective, lundi 17 mars, avec la venue de Samara Joy à la Halle aux grains, à Toulouse, dans le cadre de la programmation des Grands interprètes. Agée de seulement 25 ans, la chanteuse new-yorkaise viendra présenter son 4e album, « Portrait ».
Issue d’une famille de musiciens, Samara Joy n’a pas attendu longtemps pour se faire une place enviable dans le monde du jazz. Elle a à peine 20 ans quand elle remporte la Sarah Vaughan International Jazz Vocal Competition. Et se fait brillamment remarquer en 2023 avec son 3e album, « Linger Awhile », qui décroche un Grammy Award, doublé par un autre récompensant la meilleure nouvelle artiste. A 25 ans, Samara Joy est déjà au sommet, ce que confirme son nouveau disque, « Portrait », qui alterne compositions inédites et standards sur lesquels la jeune femme a écrit ses propres paroles. C’est ainsi qu’elle se saisit d’une composition de Charles Mingus (« Reincarnation of a lovebird ») pour une chanson a cappella habillée des superbes ondulations de sa voix ; et procède de la même manière avec la ballade de Barry Harris, « Now and then (In remembrance of…) ».

Samara Joy – Photo Ambe J. Williams
Samara Joy reprend aussi « No more blues », d’Antonio Carlos Jobim, également dans un registre soyeux qui lui va à merveille. Parmi les titres originaux, on citera « Peace of mind/Dreams come true », morceau au mouvement lent écrit par la chanteuse et composé par son complice saxophoniste Kendric McCallister. Là encore, l’expressivité de Samara Joy est à son comble. Au total, les 8 titres de l’album montrent l’étendue de la palette de la New-Yorkaise, qui vogue avec maestria de la plus grande douceur au swing virevoltant. Autant de qualités à vérifier à la Halle aux grains (« Portrait », Verve/Universal).
Un inédit majestueux d’Ella Fitzgerald
Samara Joy enregistre ses albums pour le prestigieux label Verve…dont l’une des stars absolues fut Ella Fitzgerald (1917-1996). On croyait tout connaître de la chanteuse superlative, dont la voix extraordinaire a été mise en vedette dans tant de disques. On la retrouve pourtant, plus resplendissante que jamais, lors d’un concert donné le 30 juin 1967, à Oakland, en Californie, et jamais édité. Cette pépite a été extraite des archives de Norman Granz, fondateur de Verve et producteur d’Ella Fitzgerald. Lors d’un programme haut de gamme, la chanteuse reprend à sa manière gourmande et enflammée des standards comme « Don’t be that way », de Benny Goodman, « Let’s do it (Let’s fall in love ) », de Cole Porter, « Mike the knife », de Kurt Weill, « Alfie », de Burt Bacharach ou « In a mellow tone », de Duke Ellington. C’est l’orchestre de ce dernier, avec lequel elle a beaucoup collaboré, qui l’accompagne brillamment, aux côtés du trio d’Ella, composé de Jimmy Jones (piano), Bob Cranshaw (contrebasse) et Sam Woodyard (batterie). Dire que la star est très attendue ce soir-là est un faible mot. On sent la salle bouillir d’enthousiasme et de ferveur, répondant au quart de tour aux envolées vocales, aux feulements, au scat…et aux traits d’humour d’Ella Fitzgerald, à la fois impériale et d’une gouaille revigorante. Un « Moment de vérité » dans la stratosphère du jazz… (« The moment of truth/Ella at the Coliseum », Verve/Universal).
Samara Joy en concert, lundi 17 mars à 20 heures à la Halle aux grains, Toulouse, dans le cadre des Grands interprètes. Tarifs : de 20 euros à 80 euros. La chanteuse sera accompagnée de 7 musiciens, dont la plupart ont participé à l’enregistrement de « Portrait ». Tél.05 61 21 09 00 (www.grandsinterprètes.com).