Le deuxième concert de la belle saison des Arts Renaissants reçoit, le 6 décembre prochain, l’ensemble Gli Incogniti et la violoniste Amandine Beyer pour un programme exclusivement consacré à Vivaldi. Un florilège de concertos pour divers instruments, gage d’inventivité de celui qui était baptisé « le prêtre roux », sont inscrits au programme.
Créé en 2006 par un groupe d’amis réunis autour de la violoniste Amandine Beyer, l’ensemble Gli Incogniti emprunte son nom à l’Accademia degli Incogniti, l’un des cercles artistique, académique et libertaires les plus actifs du XVIIème siècle à Venise. En effet, c’est l’esprit de cette Accademia qui anime les Incogniti : un goût pour l’inconnu sous toutes ses formes, l’expérimentation des sonorités, la recherche du répertoire, la redécouverte des grands “classiques” et des chefs d’œuvres méconnus.
Depuis quelques années, Amandine Beyer s’est imposée comme une référence dans l’interprétation du répertoire baroque pour violon. Son enregistrement des Sonates et Partitas de J. S. Bach, a renouvelé la vision de ce corpus et a été acclamé par la critique : Diapason d’or de l’année, Choc de Classica de l’année, Editor’s choice de Gramophone, Prix Académie Charles Cros, Excepcional de Scherzo…. Elle est programmée dans les plus importantes salles dans le monde et partage son activité musicale entre les différents groupes auxquels elle participe et en particulier son propre ensemble Gli Incogniti, avec lequel elle a réalisé plusieurs enregistrements (Les Apothéoses de F. Couperin, l’intégrale des Concerti Grossi de Corelli, les Quatre Saisons de Vivaldi, un programme dédié à Nicola Matteis…) qui ont tous obtenu des critiques enthousiastes.
Les musiciens qui composent Gli Incogniti abordent donc à Toulouse le monde foisonnant des concertos de Vivaldi. On connaît la fameuse boutade de Stravinsky à propose de Vivaldi : « un auteur, non de 600 concertos, mais de six cent fois le même concerto… » Cette mauvaise foi du grand Stravinsky semble négliger la richesse du coloris instrumental, la verve rythmique et la poésie des partitions pleine d’une imagination toujours renouvelée de Vivaldi.
Parmi les Concertos qui composent le programme toulousain des Incogniti, il en est un pour violon et violoncelle qui porte le sous-titre « Il Proteo, ossia il mondo al rovescio » (Protée ou le monde à l’envers). Dans ce double concerto, les solistes peuvent intervertir leurs parties : le violon est écrit comme un violoncelle et vice versa. Le violon, le hautbois et l’orgue sont également les solistes de quelques-uns de ces concertos pétillants de vitalité.
Une date à retenir : le 6 décembre 2022 à 20 en l’église Saint-Jérôme de Toulouse.
Serge Chauzy
une chronique de ClassicToulouse