Le 8 novembre prochain, l’Orchestre national du Capitole retrouve à sa tête le chef espagnol Jaime Martin. La grande violoniste Viktoria Mullova sera la soliste de ce concert consacré à deux des plus caractéristiques compositeurs d’Europe de l’Est, Antonin Dvořák et Dimitri Chostakovitch.
Né à Santander, Jaime Martín, déjà présent à la tête de la phalange toulousaine en avril 2012, débute sa carrière comme flûtiste et joue en soliste sous la baguette de chefs comme Daniele Gatti, Andras Schiff, Guennadi Rojdestvenski, Sir Neville Marriner et Gianandrea Noseda. Ayant décidé de se consacrer à la direction d’orchestre en 2007, il dirige depuis de nombreux orchestres en Europe (orchestres symphoniques de Barcelone, Tenerife, de Galice, de Castilla y León, Manchester Camerata, Irish Chamber Orchestra) et enseigne au Royal College of Music de Londres. En 2011, il est nommé à la direction de l’Orchestre de Cadaqués. En 2010/2011, Jaime Martín dirige l’Academy of St Martin in the Fields, le London Mozart Players, l’Orchestre philharmonique de Radio France et l’Orchestre national de Lyon. Il fait ses débuts à l’opéra avec La Flûte enchantée (Madrid et Saint-Sébastien, 2012) et Le Barbier de Séville(English National Opera, 2013).
Viktoria Mullova, quant à elle, a étudié à l’Ecole Centrale de Musique et au Conservatoire de Moscou. Dès 1980, son extraordinaire talent attire l’attention internationale quand elle remporte le premier prix du concours Sibelius à Helsinki. Depuis lors, elle joue avec les plus grands ensembles et chefs d’orchestre et dans les principaux festivals internationaux. Elle est connue dans le monde entier pour sa curiosité musicale sans limite qui s’étend non seulement du baroque au romantisme, mais aussi aux influences les plus contemporaines de la musique expérimentale.
Elle sera à Toulouse la soliste du Concerto pour violon et orchestre n° 1 de Chostakovitch dont la composition est indissociable de son créateur et dédicataire David Oïstrakh. C’est à lui que Chostakovitch pensait lorsqu’il écrivit ces pages d’une redoutable difficulté. Ce fut d’ailleurs grâce à la détermination et à la grande notoriété du violoniste que le Concerto pour violon put être créé, avec un succès considérable, mais seulement le 29 octobre 1955, sept ans après sa composition. Le régime avait en effet mis Chostakovitch (comme d’autres compositeurs célèbres) au ban de la nation pour « déviation formaliste, subjectivisme et refus du réalisme socialiste », rendant par là même impossible pendant des années toute audition d’œuvres nouvelles.
Jaime Martín dirigera en outre la Symphonie n° 6 du Tchèque Antonin Dvořák. Composée entre août et octobre 1880, elle est publiée pour la première fois comme étant sa symphonie n° 1, car c’était effectivement la première jouée et publiée en dehors du pays natal du musicien. Elle est dédiée au chef d’orchestre allemand Hans Richter, qui demanda à Dvořák de composer une symphonie pour l’Orchestre philharmonique de Vienne (qui ne la joua jamais sous la direction de Richter, probablement en raison d’un sentiment anti-tchèque de certains membres de l’orchestre). La symphonie est jouée pour la première fois à Prague le 25 mars 1881 et l’année suivante à Leipzig et Londres.
Serge Chauzy
Une Chronique de Classic Toulouse
Orchestre National du Capitole
Halle aux Grains
vendredi 08 novembre 2013 à 20h00
Réservation
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