Le musée Arthur Batut, à Labruguière, dans le Tarn, organise la 18e édition de son festival « A ciel ouvert », qui expose les œuvres de trois artistes toulousains adeptes de l’expérimentation photo et vidéo : Arno Brignon, Yvonne Calsou et Eric Rumeau.

L’atmosphère envoûtante des « Estives en étude ». Photo Arno Brignon
Le regard des visiteurs sera d’abord attiré par les images d’Arno Brignon, exposées en grand format dans plusieurs artères de Labruguière, au départ du magnifique centre Le Rond-Point. La série s’intitule « L’estive en étude » et a été réalisée sur plusieurs mois avec des bergers du Haut-Couserans. Elle est constituée de photographies granuleuses aux couleurs irréelles « laissant une grande place au hasard et à la rencontre et donnant à voir un monde où le temps semble suspendu ». Les deux autres artistes exposés cette année, Yvonne Calsou et Éric Rumeau, se partagent la galerie du musée Arthur Batut. La première, plus plasticienne que photographe, « mêle dans ses travaux des dessins, et des vidéos qui se déploient dans l’espace d’exposition pour constituer de subtiles installations mettant le visiteur en posture contemplative. L’ombre, la lumière, le noir et blanc, le positif et le négatif sont en cœur de sa démarche et la rapprochent en cela de la photographie ». Contemplatives elles aussi, les pièces vidéo-photographiques d’Éric Rumeau, « Eurythmie » et « Sur la surface, à peine », « sont issues d’ingénieux dispositifs techniques : l’attention du regardeur est captée par d’infimes variations dans l’image comme si celle-ci se mettait à respirer ou à se diluer dans le temps… »
Plusieurs fois exposé à Toulouse, et notamment dans la prestigieuse galerie du Château d’Eau, Arno Brignon aime le noir et blanc charbonneux et les atmosphères angoissantes. A propos de la série « L’estive en étude », le photographe écrit : « Le Haut-Couserans, territoire sauvage et montagneux d’Ariège regroupe quarante et une estives. Des Pyrénées, elles sont les plus prédatées par l’ours. Mais le plantigrade n’est pas le seul responsable des menaces faites au pastoralisme, pratique séculaire de l’agriculture de montagne. L’estive, prairie agricole en altitude, n’est plus cette douce carte postale aux accents d’Heidi et l’animal est devenu l’enjeu des multiples visions de la montagne et de notre lien à la nature et au vivant. Touriste, chasseur, agriculteur, naturaliste ou faune sauvage, chacun a son modèle vertueux qui élimine l’autre. Les bergers, gardiens des bêtes et des lieux, sont au cœur de ce fragile équilibre comme de mes questions, mes craintes ou mes espoirs. Depuis presque une décennie, je monte les rencontrer, pour redescendre chargé des images, de mes doutes et mes émerveillements. »
Exposition « A ciel ouvert », jusqu’au 25 octobre au musée Arthur Batut , centre culturel Le Rond-Point (1, place de l’Europe), Labruguière. Tél 05 63 82 10 63. Entrée gratuite. Pendant l’été du 7 juillet au 30 août (fermé lundi, dimanche et jours fériés) : ouvert mardi, mercredi, vendredi et samedi : 10h-12h et 14h-18h ; jeudi : 10h-12h. En période scolaire (fermé dimanche et jours fériés) : ouvert lundi : 14-18h ; mardi, mercredi, vendredi et samedi : 10h-12h et 14h-18h.
Jeudi 10 juillet à partir de 10h30, visite transversale : en présence des artistes, un parcours de visites de Labastide-Rouairoux à Labruguière en passant par Aussillon pour découvrir les expositions de Lise Bardou au Musée du Textile, de Laurène Roustin au PAC et celles du festival « A ciel ouvert ».
Pour plus d’informations : arthurbatut.fr