En partant de son vécu, Princess OG aborde des thématiques sociétales avec un ton sarcastique. Elle mélange pop alternative, pop moderne et nouveau rap en ajoutant des textes remplis de second degré, tout en voulant critiquer de front certains aspects de la société actuelle. Culture 31 s’est entretenu avec l’artiste pour en savoir plus sur son histoire, sa musique et ses revendications.

Visuel de CHOKWIFE par Princess OG
Culture 31 : Quelle est ton histoire et ton rapport avec la musique ?
Princess OG : J’ai une histoire assez classique, dans le sens où faire de la musique tout au long de ma vie était assez prévisible quand j’y repense. Mes parents sont musiciens et choristes, donc ils m’ont mis au chant assez rapidement, même si je n’ai jamais pris de cours. Quand ma mère rentrait du travail, je lui chantais une chanson que mon père m’avait apprise l’après-midi même. J’ai continué à faire de la musique dans mon coin au collège et au lycée, avec les fameux groupes de rock de l’adolescence. Maintenant, ça fait quelques années que je pratique de façon plus sérieuse, en travaillant sur mon projet.
Quels mots utiliserais-tu pour parler de ta musique et la définir ?
Entre tous les nouveaux mouvements musicaux actuels et le fait d’être un artiste encore émergent, je trouve ça assez compliqué de mettre des mots sur ma musique. Je pense que le terme de pop urbaine est plus approprié, avec une volonté de s’amuser en incluant tout ce qui peut être autotune. Au niveau de mes textes, au départ, ils parlent de ma personne et de mon vécu, mais je me suis rapidement rendu compte qu’ils étaient assez sociaux. Être une femme dans l’industrie ça suscite plein de choses à exprimer, même si j’essaye de ne pas avoir d’approche excessivement sérieuse à ce niveau-là. Les messages que je fais passer sont sincères et sérieux, mais je privilégie un ton sarcastique.
Tes influences et inspirations viennent d’ou ?
Je suis une très grande fan de Philipe Katerine, c’est clairement lui qui a inspiré tout l’aspect second degré et sarcastique de mes textes. Dans mon groupe, on s’influence mutuellement aussi, par exemple, je sais qu’avec Deep Kelins, on suit de très près les projets de l’autre et on s’en inspire directement ou indirectement d’ailleurs. À une échelle plus internationale je dirais Billie Eillish, tout son art m’inspire autant que sa personne et son impact dans l’industrie musicale féminine. J’aime beaucoup la musique de Rouhnaa et Yoa, je pense qu’ils doivent m’influencer également.
La cause féminine au sens large prend une grande place dans ta musique, pour quelles raisons ?
On est des artistes dans une génération qui considère que ce genre de sujet est vu et revu, et d’un certain coté, c’est le cas. Plein de gens se sont battus à travers des chansons ou toute forme d’art de manière générale, mais c’est une cause qui reste quand même en constante évolution, je trouve. Plus on grandit plus on est confronté à ce genre de réalités qui jusque-là étaient simplement mentionnées dans nos têtes. Comme la musique me permet de m’exprimer d’une façon plus directe crue et sauvage, c’est naturel pour moi de parler de cette cause vu qu’elle nous concerne tous de plus en plus. Faire de la musique qui s’apparente à du rap, ça s’apparente déjà à défendre tous nos droits en tant que femme et artiste féminine. Même si les choses évoluent et j’en suis consciente, c’est très complexe d’être dans un milieu à majorité masculine et de pouvoir s’épanouir dedans.

Visuel de CHOKWIFE par Princess OG