Toulouse, préparez-vous à vibrer au son d’une pop « franglo-saxonne » ! Le duo Archimède, porté par les frères Nicolas et Frédéric Boisnard, sera en concert les 26 et 27 juin prochains au Bijou. Une occasion rare de découvrir sur scène leur dernier album « Frères » (2023), et de replonger dans plus d’une décennie de musique hybride, entre rock abrasif et chanson française à texte. À cette occasion, Culture 31 a rencontré Nicolas Boisnard pour une conversation sans filtre sur le parcours d’Archimède, ses inspirations, ses engagements et sa méthode de travail. Entretien.

Archimède © Hugo Boisnard
Vous venez jouer deux soirs de suite à Toulouse. Quel est votre lien avec cette ville ?
Nicolas Boisnard : » Ce ne sera ni notre première prestation à Toulouse, ni notre dernière. On a déjà joué à Tournefeuille, au Bikini, et dans un théâtre du centre-ville. Toulouse, on l’aime pour ses grands espaces, ses places, son architecture, et ce soleil omniprésent. Cette fois-ci, on jouera au Bijou, une salle intimiste d’environ 100 places, ce qui promet une belle proximité avec le public. Le concert restera globalement le même entre le jeudi et le vendredi, même si l’improvisation et l’interaction apportent toujours des variations d’un soir à l’autre. »
Votre musique est souvent qualifiée de « pop franglo-saxonne ». Comment définiriez-vous ce style ?
Nicolas Boisnard : » C’est un néologisme qu’on a forgé dès notre premier album, et il continue de nous représenter. On chante en français, mais sur une musique très influencée par la pop anglaise. On a grandi avec Blur, Oasis, The Verve… et cette culture musicale a laissé une empreinte durable. C’est un équilibre : un pied en Angleterre, un autre bien enraciné en France. Notre ADN musical, c’est ça : entre Renaud et Oasis, entre Les Beatles et Jacques Dutronc. Une sorte de shuttle culturel. »

Archimède © Gérard Boisnard
Parlez-nous de votre dernier album, sorti en 2023.
Nicolas Boisnard : » Il s’appelle Frères, et il contient 11 titres inédits. C’est un album plus rugueux, plus introspectif aussi. On y revient sur notre enfance, nos souvenirs communs. C’est aussi un disque plus rock que le précédent, Pop Decennium, qui était lui très acoustique et orchestré. Là, on s’est autorisé plus de mordant, plus de sincérité peut-être. C’est un retour aux sources, à ce qui nous lie Frédéric et moi. »
Comment se passe l’écriture chez Archimède ?
Nicolas Boisnard : » Je suis en charge de tous les textes. Frédéric, lui, compose la majorité des musiques, sauf quelques exceptions en collaboration. C’est venu naturellement. Je ne suis pas instrumentiste, je ne peux pas chanter sans mon frère à la guitare. Mais je suis mélodiste, je trouve les lignes vocales, les ambiances. On a chacun nos appétences, et c’est cette complémentarité qui fait notre force, aussi bien en studio que sur scène. »
Vous avez été nommés deux fois aux Victoires de la musique. Qu’en retenez-vous ?
Nicolas Boisnard : » Une belle aventure, surtout en 2010, un an après notre lancement. On jouait en direct sur France 2, en prime, devant des millions de téléspectateurs. C’est très stressant, surtout quand on est comme moi un diesel qui chauffe lentement et que l’on ne peut pas se louper au vu de l’unique chance. Mais ça s’est bien passé, on a gagné de bonnes expériences. Ce fut un tournant pour notre notoriété, et pour notre carrière plus globalement. »
Vous avez aussi écrit pour Johnny Hallyday, comment se fait-il ?
Nicolas Boisnard : » En 2012, notre maison de disque nous a proposé d’écrire un titre pour lui. On s’est mis à l’ouvrage, en essayant de se glisser dans sa peau. Contre toute attente, la chanson a été retenue, validée par son manager, par Laëtitia, et finalement par Johnny lui-même. Une vraie loterie, une chance sur 1500 de mémoire. Le morceau s’intitule À l’abri du monde, et il clôt l’album L’Attente. Être la dernière chanson d’un album de Johnny, c’est un sacré signe de reconnaissance. »

Archimède © Hugo Boisnard
Est-ce que l’engagement fait partie de votre démarche ?
Nicolas Boisnard : » On ne fait pas de la politique un fond de commerce. D’autres artistes jouent ce rôle de gourou, mais ce n’est pas notre démarche. Si on a des choses à dire, on les dit dans nos chansons. C’est là notre place : dans la pop, dans l’écriture. C’est notre manière d’exprimer notre rapport à la citoyenneté, aux tensions sociales à l’occasion par exemple. »
Sur quoi travaillez-vous en ce moment, un nouvel album peut-être ?
Nicolas Boisnard : » Depuis une quinzaine de jours, je suis sur un nouveau texte. Écrire une chanson, c’est un vrai travail d’orfèvre. Les gens l’écoutent comme un divertissement, mais chaque mot est pesé, chaque image est choisie avec soin. On met beaucoup de nous dans nos chansons, avec du cœur et de l’exigence. L’objectif, c’est que le public ressente à la fois la légèreté et la profondeur du propos. »
Informations pratiques :
Le Bijou – 123 Avenue de Muret, 31300 Toulouse
Jeudi 26 et vendredi 27 juin 2025, 21h00
Billetterie en ligne sur le-bijou.net ou sur place (selon disponibilités)
Capacité : 200 places – Réservation conseillée