Avec un intérêt premier pour l’aspect lyrique du rap, Bluume est un artiste toulousain avec un style musical en constante évolution. Sa musique s’apparente à une musique organique, personnelle précise et spontanée. Son style évolue en même temps que sa vie, son parcours et sa vision. Culture 31 s’est entretenu avec l’artiste pour en savoir plus sur son parcours, ses influences et l’évolution de son art.

Capture d’écran du clip « comme en missionnaire » réalisé par Benoit Rieu
Culture 31 : Cet amour pour la musique et pour le rap, comment est il né ?
Bluume : Au départ, il ne s’agissait pas vraiment d’amour ou de passion. J’ai commencé la musique très jeune avec du solfège. j’étais régulier, mais l’aspect académique m’empêchait d’être vraiment passionné. J’ai mis ça de côté assez rapidement, malgré cela, je pense que le coté rythmique continue probablement de m’influencer aujourd’hui. C’est mon grand frère qui m’a fait découvrir le rap dans un premier temps, mais je l’ai vite dépassé en termes de connaissances et de temps d’écoute. J’ai fini par tomber amoureux du rap de mon propre chef.
Il y a des aspects du rap en particulier que tu préfères ?
Depuis tout jeune, je suis quelqu’un d’assez littéraire, un amoureux de la langue. C’est cet aspect qui m’a fait apprécier le hip-hop, des textes ciselés, bien écrits. Le fait qu’on puisse exprimer quasiment toute forme de choses à travers des textes m’a vraiment fait m’intéresser au rap. Des artistes comme Laylow, Disiz ou Vald m’ont vraiment donné l’envie d’écrire et de devenir un artiste. Maintenant, tous les aspects du style musical m’intéressent, que ce soit la production, les textes ou les tournages de clips.
Comment tu définirais ta musique et ses influences ?
Je définis ma musique comme organique et très personnelle, j’essaie de parler de mon époque à travers des points de vue précis et une écriture imagée et spontanée. Au niveau de la forme, j’aime l’idée qu’on puisse l’écouter dans différents contextes avec différents niveaux de concentration, ce qui fait que tout n’est pas forcément accessible en première écoute. Pour ce qui est des influences, plus le temps passe plus j’essaye de les varier un maximum. Je fais en sorte d’écouter pas mal de styles de musique différents en plus du rap, pour pouvoir créer quelque chose de très atypique et évolutif. J’adore la musique de James Blake, Cruel Santino, skaiwater. Évidemment, j’ai pas mal d’influence rap aussi comme Future ou Mairo. Ce qui m’inspire ne se ressent pas forcément dans ce que j’ai déjà sorti, mais je compte clairement le mettre en avant dans les projets qui arrivent. Ma musique est évolutive et je prévois de maintenir cet aspect tout au long de ma carrière. J’ai sorti SPIRITS en novembre par exemple, qui est un projet très trap qui serait la concrétisations du style que j’avais avant. Je prévois de sortir des projets différents à l’avenir désormais.
Tu collabores souvent avec le rappeur Triple Nine, tu peux nous en dire plus sur votre relation ?
On s’est rencontrés via Twitter à la suite de mon premier projet sorti sur les plateformes BLUUMADJIN. Il appréciait ma musique et moi, j’appréciais la sienne. On a décidé de sortir un premier morceau ensemble, puis c’est rapidement devenu mon meilleur ami pour être honnête. Par la suite, on a sorti 4 projets communs. C’est l’artiste avec qui j’ai le plus collaboré et on ne prévoit pas de s’arrêter, même si en ce moment, on se concentre plus sur nos carrières solos. Avec Nine on a les mêmes influences donc on peut s’entendre sur pas mal d’aspects artistiques, mais on se complète énormément en parallèle. Que ce soit dans la forme de l’écriture ou au niveau de nos voix, on ressent cet aspect complémentaire et ça nous motive à toujours plus produire.
Pour finir, que penses-tu de l’industrie du rap actuelle ? Elle te donne envie de faire de ta passion une profession ?
La fameuse légende de l’industrie du hip-hop est tout à fait réelle à mes yeux à vrai dire. Quand on essaye d’en faire partie, on se rend compte qu’elle ne fait pas forcément rêver, et que sur certains aspects la malhonnêteté règne. On aura plus d’occasions d’avoir de la visibilité en étant sociable et parfois faux, plutôt qu’en étant bosseur ou talentueux. J’imagine que cela fait partie du jeu mais de mon point de vue personnel, j’avoue ne pas apprécier du tout. Après, il y a toujours des gens qui seront transparents et qui savent donner de la force aux bonnes personnes, je n’ai pas uniquement eu de mauvaises expériences dans l’industrie heureusement. Pour ce qui est d’en faire mon métier, je ne me mets aucune pression à ce niveau-là comme j’ai la chance d’être vétérinaire et passionné à côté de ma musique. Malgré cela, j’ai quand même envie que des personnes de mon équipe puissent percer et se professionnaliser, ça ne me dérangerait pas d’être dans l’ombre entre guillemets et participer aux projets de mon label au niveau de la direction artistique ou de la conception par exemple. Évidemment, en faire mon métier reste un rêve et un objectif, mais dans l’absolu si ce n’est pas le cas, je saurais rebondir et continuer autrement. Le fait de ne pas avoir cette pression m’aide vraiment à maintenir mon aspect authentique que j’essaye de constamment véhiculer.

Crédit Photo : Margot Reboul
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