Cela fait maintenant plus de quarante ans que l’artiste Gordon Seward a fait de ses mains un véritable instrument au service de l’art, de la beauté, et avant tout de son plaisir. Guidé très tôt par son talent, il remporte à l’âge de 12 ans son premier prix de peinture à Londres : le Sir Charles Wheeler Award. Plus récemment, en 2022, la Fondation Taylor de Paris lui décerne le prix de Peinture Raphaël-Sennelier. Ces distinctions confirment la légitimité de l’artiste à exposer ses œuvres dans le monde entier. Cette année, fidèle à un rituel de plus de vingt ans, Gordon Seward présente une quarantaine de peintures récentes à la galerie Bouquières, du lundi 26 mai au samedi 14 juin.

Gordon Seward / La Chambre du Poète © Cécile Toulouse
« Je suis un coloriste, et c’est un parti pris », déclare Gordon Seward, peintre professionnel d’origine britannique. Contrairement aux expositions traditionnelles où le seul contact humain passe par l’accueil, il se distingue en venant lui-même à la rencontre du public. Installé à Toulouse depuis plus de vingt ans, il revient chaque année pour cet événement. Toutefois, il ne peint pas uniquement à Toulouse ou en Angleterre, où il a étudié aux beaux-arts. Bien qu’établi dans la Ville rose avec sa femme, il mène en hiver une vie de nomade.
La nature, une source d’inspiration
« Je loue des maisons dans divers lieux avec de jolies vues, de jolis paysages, pour peindre sur place », explique-t-il. L’île d’Aix, avec ses phares emblématiques, l’Espagne, la Grèce ou encore l’Italie nourrissent son inspiration. La nature occupe une place centrale dans ses créations, rendue possible par ses voyages. Même absente de vie, elle reste présente, figée en nature morte.

Gordon Seward / Liaisons Maritimes ©Cécile Toulouse
« Une invitation à la poésie »
Ce goût pour l’esthétique se double d’une passion pour la poésie et la littérature : « À travers mes peintures se lit une invitation à la poésie et à la littérature, deux autres de mes passions », confie l’artiste franco-britannique. Certaines œuvres, comme « Tes yeux velux », en témoignent explicitement : sur le bras d’une femme, figure centrale du tableau, est inscrit un couplet poétique.
Les intentions, les thèmes et les compositions varient selon les œuvres, mais un élément fondamental les relie toutes : la couleur. Il suffit de parcourir la galerie du regard pour remarquer une explosion chromatique sur l’ensemble des murs. « J’adore jouer avec les tons, les différences de clarté me permettent de donner une composition à l’œuvre », affirme-t-il. Un autre fil conducteur : sa propre vie, qu’il transpose dans chaque toile. Quant à la forme, elle est tout aussi libre et inventive.

Gordon Seward / Dear Cassandra © Cécile Toulouse
Le losange et les paillettes comme marque de fabrique
Dans ses créations, Gordon Seward mêle diverses matières : tissus, papiers, plastiques, voire touches de clavier d’ordinateur. « J’aime bien trouver les matières qui se marient bien ensemble», explique-t-il. On retrouve aussi fréquemment des paillettes et des plumes, qui occupent parfois une place significative dans ses œuvres.
Autre signature visuelle : le losange. Il se cache dans les traits d’un visage, s’intègre à une mosaïque de fond ou devient lui-même forme principale. À chacun de juger s’il s’agit d’une marque de fabrique, mais une chose est sûre : Gordon Seward prend plaisir à jouer avec les formes géométriques.
Mais alors, vers où tourner son regard ?
Mais alors, vers où tourner son regard ? Faut-il suivre les lignes de fuite, décrypter la composition, chercher le message ? Ou se laisser porter par la pure sensation ? Quoi qu’il en soit, Gordon Seward sera présent pour en discuter avec vous. Après Toulouse, il exposera à Marciac du 20 juillet au 7 août.