C’est une aubaine pour les cinéphiles : comme chaque année, plusieurs cinémas Pathé, dont celui de la place Wilson, à Toulouse, proposeront durant trois jours une douzaine de films issus des sélections cannoises. De belles découvertes à faire du 23 au 25 mai.
Des nouvelles du monde
L’Iran sera doublement à l’honneur avec « Woman & Child », de Saeed Roustaee (vendredi 23 mai à 16h45 au Pathé Wilson, date de sortie inconnue), et « Un simple accident », de Jafar Panahi (le 25 mai à 16h30 au Wilson). Le premier raconte le combat d’une femme élevant seule ses enfants et cherchant à établir la vérité à la suite d’un drame. Un nouveau film choc après «La loi de Téhéran». Dans « Un simple accident », Vahid, garagiste croit reconnaître l’agent du gouvernement qui l’a torturé quelques années auparavant. Il le kidnappe et s’apprête à l’enterrer vivant. A nouveau tourné dans la clandestinité par Jafar Panahi, le film sera sur les écrans le 10 septembre. Goliarda Sapienza a connu un succès international avec son livre « L’art de la joie ». Dans « Fuori », Mario Martone en fait son héroïne malheureuse quand, à Rome, dans les années 1980, avant la célébrité, elle se retrouve en prison, après un vol. Valeria Golino l’incarne à l’écran (le 24 mai à 11 h au Wilson, sortie le 3 décembre).

Valeria Golino (à droite) dans « Fuori ». Photo Mario Spada
Après « La conspiration du Caire » (un excellent thriller politique), Tarik Saleh est de retour avec « Les aigles de la République » dans lequel un comédien en disgrâce est contraint d’incarner l’homme qui dirige son pays d’une main de fer (le 24 mai à 21h15 au Wilson, sortie le 22 octobre). Autre film aux résonances politiques, « L’agent secret », de Kleber Mendonça Filho, revient sur les années 1970 alors que le Brésil était sous le joug d’une dictature (le 25 mai à 13h30 au Wilson, date de sortie inconnue). L’actrice Kristen Stewart passe à la réalisation avec « The chronology of water », portrait d’une jeune femme trouvent un refuge dans la littérature après une enfance marquée par la violence (le 25 mai à 11 h au Wilson, date de sortie inconnue). Remarqué à Cannes avec le formidable « Julie (en douze chapitres), Joachim Trier y revient en prônant la « Valeur sentimentale », soit les relations conflictuelles entre une comédienne et son père réalisateur, longtemps absent (le 25 mai à 21h15 au Wilson, sortie le 20 août).
La France en majesté
Six des treize films programmés au Pathé Wilson sont français, signe de la grande vitalité et diversité de notre cinéma. « Connemara », d’Alex Lutz, est adapté du roman de Nicolas Mathieu…dont Amélie Bonnin semble elle aussi s’être inspirée pour « Partir un jour », film d’ouverture du Festival de Cannes cette année. Et, autre curiosité, Bastien Bouillon y joue un rôle similaire, celui du bon gars resté au pays, retrouvant un amour d’antan, 20 ans plus tard. Mélanie Thierry « remplace » Juliette Armanet en jeune femme partie vivre une autre vie à Paris. Seule différence : elle ne chante pas (le 23 mai à 14h30 au Wilson, sortie le 10 septembre).

Jodie Foster et Virginie Efira dans « Vie privée ». Photo Jérôme Prébois
« La petite dernière » est le 3e film de l’actrice Hafsia Herzi comme réalisatrice. Et c’est là aussi une histoire de transfuge de classe, à savoir une jeune femme qui passe de la banlieue à la fac de philo et découvre l’amour lesbien (le 24 mai à 16h30 au Wilson, sortie le 1er octobre). Enfin, « Vie privée », de Rebecca Zlotowski, transforme une psy (Jodie Foster) en détective après le décès d’une de ses patientes (le 24 mai à 19h, sortie le 26 novembre).
Nos coups de cœur
Trois autres films français, que nous avons vus à Cannes, sont de belles réussites. « La femme la plus riche du monde », de Thierry Klifa, s’inspire de l’affaire Bettencourt, à savoir un autre amour très mal vu, entre la milliardaire et un photographe mondain qu’elle couvre de cadeaux. Isabelle Huppert est impériale, comme souvent, et Laurent Lafitte hilarant en folle décomplexée, provocatrice en diable (le 23 mai au Wilson à 19h30, sortie le 29 octobre).

André Marcon, Laurent Lafitte, Raphaël Personnaz et Isabelle Huppert. Photo Haut et Court
« Le roi soleil », de Vincent Mael Cardona, commence et finit au château de Versailles. Mais tout le reste de l’intrigue se déroule à huis-clos, dans un bar-karaoké où se croisent deux policiers en fin de permanence (le tandem vedette Pio Marmaï-Sofiane Zermani), un interne en médecine, un trader…et un vieil homme qui vient de toucher le gros lot au loto. Une comédie sanglante qui pousse le bouchon de la noirceur très loin…et nous réjouit (le 23 mai à 22 h au Wilson, sortie le 27 août). Encore une histoire policière avec « Dossier 137 », de Dominik Moll, sur une enquêtrice de l’IGPN qui tente d’y voir clair après une bavure. Léa Drucker est excellente dans le rôle principal (le 25 mai à 18h45 au Wilson, sortie le 19 novembre).
Le Festival de Cannes au Pathé Wilson, Toulouse, du 23 au 25 mai.