Parmi les régions françaises, l’Occitanie est l’une des plus dynamiques dans le domaine du cinéma, accueillant des tournages et aidant au développement de la filière. Cette année, trois films ayant obtenu son soutien seront présentés au Festival de Cannes : « Classe moyenne », d’Anthony Cordier, avec Laurent Lafitte, « L’homme qui a vu l’ours qui a vu l’homme », de et avec Pierre Richard et « Ange », de Tony Gatlif, avec Arthur H.
Alors que les subventions culturelles des collectivités locales subissent de fortes baisses, celles de la Région Occitanie ne seront que « très légèrement impactées » en 2025. Les élus ont acté le fait que, dans le domaine du cinéma particulièrement, chaque aide est largement compensée par les recettes très importantes qu’induisent les tournages.
Un dynamisme qui se manifeste par une présence constante au Festival de Cannes d’Occitanie Films, l’agence du cinéma et de l’audiovisuel de la Région, et des longs-métrages qu’elle a soutenus avec enthousiasme. En 2023, Pierre Niney avait démontré toute sa force comique dans « Le livre des solutions », de Michel Gondry, tourné dans le Gard. L’an dernier, l’Aveyronnais Alain Guiraudie nous faisait découvrir son département d’origine façon humour noir dans « Miséricorde ». Quant au « Comte de Monte-Cristo », d’Alexandre de la Patellière et Matthieu Delaporte, il avait fait étape dans l’Hérault et les Pyrénées-Orientales, au cours de son énorme tournage. Le film d’animation « La plus précieuse des marchandises », de Michel Hazanavicius avait lui aussi été aidé par Occitanie Films.
Cette année, trois films réalisés dans la région seront présentés en avant-première au festival de Cannes.

Sami Outalbali, Laurent Lafitte et Laura Calamy dans « Classe moyenne ». Photo Tandem
« Classe moyenne », d’Anthony Cordier, avec Laurent Lafitte, Élodie Bouchez, Laure Calamy, Ramzy Bedia, Sami Outalbali et Noée Abita a été sélectionné par la Quinzaine des cinéastes. Le film s’est tourné intégralement dans le Gard dans le village de Castillon du Gard et à Nîmes pendant l’été 2024. Cette comédie sarcastique a reçu le soutien logistique et technique de la commission du film Occitanie « dans sa mise en place, sa recherche de décors et ses liens aux techniciennes et techniciens et aux talents de la région à la suite de discussions entamées dès 2022 avec la production ». L’histoire a de quoi titiller notre curiosité : Mehdi a prévu de passer un été tranquille dans la somptueuse demeure de ses beaux-parents. Mais dès son arrivée, un conflit éclate entre la famille de sa fiancée et le couple de gardiens de la villa. Comme Mehdi est issu d’un milieu modeste, il pense pouvoir mener les négociations entre les deux parties et ramener tout le monde à la raison. Pourtant, tout s’envenime… (le 19 mai à Cannes, le 24 septembre dans les salles).
A noter que Laurent Lafitte sera très présent cette année sur la Croisette. Il présentera les cérémonies d’ouverture et de clôture du Festival et sera également au générique de deux films très attendus : « La femme la plus riche du monde », de Thierry Klifa, et « Marcel et monsieur Pagnol », de Sylvain Chomette, film d’animation où il donne sa voix au fameux réalisateur et écrivain.

« L’homme qui a vu l’ours qui a vu l’homme ». Photo Pauline Maillet
Autre personnage très attachant, Pierre Richard sera honoré par le Festival avec la présentation de « L’homme qui a vu l’ours qui a vu l’homme », qui s’est tourné intégralement dans l’Aude autour de Gruissan, du 23 septembre au 8 novembre 2024. Coécrit par Anne-Sophie Rivière, ce film qu’on imagine un brin rêveur est le 8e long-métrage réalisé par le comédien. Il s’agit d’« une histoire écrite sous la forme d’un conte moderne » que Pierre Richard a souhaité ancrer dans son village de cœur, à Gruissan, où il passe une grande partie de son temps depuis des années au cœur de ses vignes. Voilà plus de 27 ans que Pierre Richard n’avait pas réalisé alors qu’il avait connu d’énormes succès avec, notamment, « Le Distrait » (1970), « Je sais rien, mais je dirai tout » (1973) et « Je suis timide, mais je me soigne » (1978). L’histoire débute ainsi : Michel (Timy-Joy Marbot) est un jeune homme autiste Asperger. Fou de poésie, « il contemple le monde sans a priori et avec une simplicité désarmante ». Grégoire (Pierre Richard) habite en ermite dans une cabane. Il a fui sa famille et l’idée d’être un patriarche. Il rêve souvent du héros qu’il aurait voulu être. Bien que plusieurs dizaines d’années les séparent, Michel et Grégoire « sont liés par une amitié hors norme, aussi fantasque qu’indéfectible ». Un jour, un cirque voisin déclare que son ours s’est échappé. Alors que le village s’affole, les deux amis y voient la possibilité d’accueillir dans leur monde un des leurs : un évadé… (le 22 mai à Cannes, le 24 septembre dans les salles).

Arthur H et Mathieu Amalric dans « Ange ». Photo Princes Prod. Les Films du Losange
Un troisième film soutenu par Occitanie Films a été retenu dans le cadre des projections très populaires organisées sur la plage de Cannes : « Ange », de Tony Gatlif, tourné dans les Pyrénées-Orientales, entre Tautavel, Perpignan et Port-Vendres. Arthur H y incarne Ange, musicien sans attache, « qui ressent le besoin vital de retrouver et faire la paix avec son vieil ami Marco ». Solea, fille de son ancien amour, en pleine révolte contre son époque, s’invite dans ce voyage. À eux deux, ils vont retrouver le chemin de la joie. Le film est présenté comme « une invitation irrésistible à la musique et à la fête ». Au générique figure notamment Mathieu Amalric, un des grands habitués du Festival de Cannes. Sacré bonus : la projection du film sera précédée par un concert d’Arthur H et ses musiciens (à Cannes le 22 mai, dans les salles le 26 juin).