CRITIQUE. Concert. TOULOUSE. Halle-aux-Grains, le 6 mars 2024.Mozart. A.Tharaud. Orch. Nat. Capitole. F.Biondi.
La joie du jeune Mozart
Ce concert, particulièrement festif, entre dans une programmation généreuse de la Maison Capitole qui cette saison fête Mozart avec opéra, récitals, concerts et conférences.
L’orchestre du Capitole, avec régularité invite des chefs « baroques » pour faire miel de leurs propositions. Le Requiem de Mozart dirigé par Ton Koopman en octobre 23 avait été une belle réussite. Ce concert dirigé par Fabio Biondi l’est tout autant. Ce concert comporte des œuvres d’un Mozart âgé de 14 à 21ans. On ne peut pas parler d’œuvres de jeunesse tant leur forme est accomplie, la musique belle et élégante avec une vitalité et un bonheur de vivre rarissime.
L’ouverture de Lucio Silla est en trois partie comme une véritable mini symphonie pleine d’élan et de finesses. La direction de Fabio Biondi est fougueuse et généreuse. On devine l’orchestre aux anges. Puis Alexandre Tharaud rentre en scène, souriant et bondissant pour le concerto « Jeunehomme » de Mozart. Concerto festif, très aimé des musiciens comme du public. C’est déjà un très grand concerto avec un mouvement lent dramatique qui annonce le Sturm und Drang. Mozart a déjà 21 ans lorsqu’il compose cette partition dans le laquelle le piano est fougueux et bavard. Alexandre Tharaud a un toucher d’une grande délicatesse, il nuance subtilement et phrase élégamment. Il ne cache pas son bonheur. Les musiciens également. Fabio Biondi est précis et semble également déguster la ductilité des instrumentistes qui avec un naturel consommé semblent avoir une vraie prédilection pour cette musique si belle qu’ils jouent sans effort.
Ce concerto es un grand succès pour le pianiste français. Son actualité toujours en marge du classique est cinématographique. Ce soir sortait en salle le film Boléro d’Anne Fontaine dans lequel il joue un rôle (un critique) et offre ses doigts à Ravel dans certaines prises de vue. Cet artiste inclassable est ce soir un parfait mozartien.
En deuxième partie de programme Fabio Biondi range sa baguette et dirige du violon. C’est vraiment très beau de voir cette simplicité, ce partage entre musiciens qui permet à la musique de couler, de danser et toujours avec cette énergie et cette joie du jeune Mozart. Les trois symphonies avancent avec une évidence comme une facilité réconfortantes. La salle de la Halle-aux-Grains pleine à craquer exulte et fait un joli triomphe aux musiciens.
En petit effectif et sans une direction trop appuyée les musiciens de l’orchestre du Capitole ont trouvé avec Fabio Biondi un partenariat fécond.
Un concert plein de bonheur partagé a enchanté chacune et chacun !
Hubert Stoecklin pour Classsiquenews.com
CRITIQUE. Concert. TOULOUSE. Halle-aux-Grains, le 3 mars 2024. Wolfgang-Amadeus-Mozart (1756-1791) : Ouverture de de Lucio Silla K.135 ; Concerto pour piano n°9 « Jeunehomme » en mi bémol majeur K.271 ; Symphonies : n°11 en ré majeur K.84, N°30 en ré majeur K.202, N°13 en fa majeur K.112. Alexandre Tharaud, piano ; Orchestre National du Capitole de Toulouse ; Fabio Biondi, direction. Photos : HS.
Orchestre national du Capitole