La saison des Clefs de Saint-Pierre poursuit la reprise espérée de ses activités. La saison 2019-2020, interrompue par la crise sanitaire, marquait les vingt ans d’existence de l’association Internotes qui gère ces manifestations hors norme. La suivante n’a pas eu un sort meilleur. Cette nouvelle saison 2021-2022 sonne le renouveau des contacts indispensables entre les musiciens et leur public. Après le concert « Fantaisies baroques » du 4 octobre dernier, la soirée du lundi 15 novembre à l’auditorium Saint-Pierre des Cuisines sera consacrée au programme initialement prévu le 22 mars 2020 et réunissant Schubert et Brahms.
Les trois interprètes de ce concert – Photo Florence Fourcassié –
Lors de ces lundis des Clefs de Saint-Pierre, devenus traditionnels, artistes et public se retrouvent comme pour une réunion amicale au cours de laquelle l’échange est au cœur de l’événement. Il faut le redire ici, la qualité musicale de ces concerts conviviaux procède d’une complicité totale qui s’est établie entre les musiciens d’une part, et entre les musiciens et le public, d’autre part, devenus au cours des semaines familiers et partenaires.
Intitulé « Schubertiade s’automne », le programme du concert du 15 novembre plonge ses racines dans le riche monde du romantisme germanique avec deux des plus grandes œuvres de musique de chambre de ce répertoire.
Le Trio avec piano N° 2 en mi bémol majeur opus 100 de Franz Schubert, l’un de ses plus célèbres chefs-d’œuvre parmi plus de mille compositions de son catalogue Deutsch, a été composé en novembre 1827, pau avant sa disparition précoce à l’âge de 31 ans. Ce trio en quatre mouvements pour violon, violoncelle, et piano, composé à la suite de son trio n° 1 a été dédié par Schubert « à ceux qui y prendront du plaisir ». A noter que sa célébrité parmi le grand public doit beaucoup au film Barry Lyndon de Stanley Kubrick…
Cette grande partition sera suivie d’une œuvre obéissant à la même structure, le Trio avec piano N° 1 en si majeur opus 8 de Johannes Brahms.
Composé en 1853-54 à Hanovre, cette partition fut créée le 27 novembre 1855 au Dodsworth Hall à New York et largement révisé en 1891. Cette musique de jeunesse évoque un regard de Brahms sur lui-même, comme un miroir de la jeunesse et de la maturité qui se font face.
Ces deux pièces majeures du grand répertoire romantique seront interprétées par trois musiciens très impliqués autant dans la vie de l’Orchestre national du Capitole que par celle de son prolongement en musique de chambre : Alexandre Dalbigot, violon, Benoît Chapeaux, violoncelle et Inessa Lecourt, piano.
Serge Chauzy
une chronique de ClassicToulouse
