Le Ballet du Capitole achève l’année 2018 sur un Don Quichotte festif et enchanteur dont on ressort forcément conquis.
Quoi de mieux pour Noël qu’une joyeuse histoire d’amour où tout finit bien ? Celle de la belle et pétillante Kitri et de son amant Basilio, prêts à ruser pour rester ensemble malgré l’avis contraire du père de la jeune fille. Sans compter l’inénarrable Don Quichotte et son fidèle compagnon Sancho Panza, mythiques personnages créés par Cervantes, lancés au grand galop dans une aventure rythmée et enlevée. Comme l’an dernier avec Casse-Noisette, le Ballet du Capitole livre, une fois encore, un spectacle éclatant à l’occasion des fêtes : un superbe cadeau de Noël.
Une intrigue ravivée
Plus d’un siècle après la création du ballet, Kader Belarbi dépoussière ce Don Quichotte qui a traversé le temps. Dans la version qu’il a élaborée, le directeur de la danse dynamise l’intrigue tout en s’appuyant sur la tradition et le livret de Marius Petipa. Il élague et condense sans jamais dénaturer l’histoire et réussit à mettre en relief tout ce que ce monument de la danse classique offre de plus vivant. Don Quichotte n’est plus cantonné dans son rôle de faire-valoir destiné, dans la plupart des versions classiques, à justifier le titre du ballet. Le Chevalier à la Triste Figure reprend une place centrale apparaissant au cours des trois actes. Gamache disparaît et Espada fusionne avec Basilio qui de barbier devient un torero adulé.
Maîtrise et virtuosité
Une intrigue irrésistiblement entraînante, au rythme des éventails qui claquent et des robes aux couleurs chatoyantes qui tournoient. Sous une lumière solaire, les corps se cambrent. Aux figures classiques se mêlent le vocabulaire et l’énergie de la danse espagnole enseignés aux danseurs du Capitole par Antonio Najarro, directeur du Ballet National d’Espagne. La chorégraphie complexe qui requiert une grande virtuosité est impeccablement interprétée par les solistes et le corps de ballet. La pantomime sonne juste et les variations finales parfaitement exécutées prouvent que les étoiles du Ballet du Capitole, fraîchement nommées, méritent amplement leur titre. Ce Don Quichotte est un rayon de soleil au milieu de l’hiver.