le Festival Extrême Cinéma édition 2016 commence le 28 octobre 2016 à la Cinémathèque de Toulouse.
Tous les renseignements sont ici.
L’un des deux co-programmateurs, Professeur Thibaut, vous dévoile des films qu’il aime. Et y a du lourd les amis !
Le film qui vous a causé votre premier choc cinématographique.
Une reprise de Blanche-Neige et les sept nains avec mes parents. La sorcière est à la fois super flippante et super sexy, c’est perturbant. Blanche-Neige je crois que je m’en foutais un peu déjà, la sorcière et le chasseur sont les deux personnages que j’aimais.
Le film que vous offrez le plus.
Je crois que c’est Suspiria de Dario Argento.
Le film que vous ne vous lassez pas de revoir.
Le Convoi de la Peur, Police fédérale Los Angeles, L’Exorciste de William Friedkin, Freaks, La nuit des morts-vivants, L’heure du loup de Bergman. La légende des sept vampires d’or, Les dents de la mer … Il y en a plein que je revois une fois par an !
Le film qui vous fait dire « il devrait être obligatoire au Bac ! ».
Je vais en dire deux : Freaks de Tod Browning parce que c’est beaucoup plus compliqué qu’on veut bien le croire et le dire sur la différence. Il y a différents points de vue, comme la scène du repas où on comprend ce que peut être la monstruosité. Et j’en mettrais un plus obscur qui est un western de Joseph M. Newman, Fort Massacre, où le personnage principal est un salopard de réactionnaire raciste qui poursuit une troupe d’indiens avec sa compagnie et il emmène petit à petit tout le monde à la mort. Un personnage très étrange, dévoré par sa propre haine, le scénario est très simple et formidable. Très sec dans sa mise en scène, le metteur en scène était très vieux d’ailleurs à l’époque. Très dur et très sombre dans la nature humaine, ce qu’on n’a plus trop l’habitude de voir.
Le film qui vous fait dire « c’est mon histoire, ça ! »
Bad lieutenant. Non, là, je plaisante. Je vais dire After hours, j’aime bien ces personnages de losers.
Le film dont vous avez repoussé le visionnage à cause d’un gros préjugé et qui vous fait dire « les préjugés, c’est tout pourri ».
Ce film de Xavier Giannoli avec François Cluzet qui joue un escroc, À l’origine. Parce qu’à priori, Xavier Giannoli, bon … Il se fait passer pour un entrepreneur qui arrive dans un village et fait construire une autoroute. Il va emprunter à la banque, arnaque tout le monde et les habitants se prennent au jeu car c’est une région complètement sinistrée et il trouve des emplois. J’avais énormément d’à-priori et c’est un film formidable, d’ailleurs je ne l’ai pas vu au ciné mais beaucoup plus tard en DVD et j’ai vraiment adoré.
Le film dont vos amis disent « tu regardes ça, toi ? ».
Quand je regarde des pornos des années 70. Là je le dis mais sinon j’évite en général de dire « Ah ! J’ai vu Dracula suce ! » Comme je ne fais pas forcément de hiérarchies entre les films, ça me paraît normal.
Le film que vous n’avez jamais rendu à son propriétaire… d’ailleurs, il peut toujours courir pour le récupérer.
Ce n’est pas un film, c’est une affiche originale de Mr. No Legs qu’on m’a filée en garde. Elle est en dépôt dans un tube, je ne l’ai pas encore mise sous cadre mais elle n’est pas à moi.
Le film qui vous fait voyager et qui vous a décidé à aller dans les lieux décrits.
Une bonne partie des films de Martin Scorsese et d’Abel Ferrara tournés à New-York où je me suis tapé énormément de lieux de tournages. L’immeuble de Rosemary’s baby, qui est magnifique. Mais il y en a qui ne ressemblent à rien, la piscine de Raging Bull c’est tout pourri. Vaut mieux voir les lieux de L’Éventreur de New-York, c’est plus impressionnant.
Le film qui vous enracine.
Je n’étais pas petit, c’est Original Gangstas de Larry Cohen, un film de blaxploitation assez tardif des années 90, avec Pam Grier, Fred Williamson. Ça réunit ces grandes gloires des seventies. C’était en salle à New-York, on était trois touristes à être allé le voir, et on était les trois seuls blancs dans la salle. Là, on comprend ce que c’est que la blaxploitation. Les spectateurs étaient très actifs, il y avait des jets de pop-corn par exemple, et la projection était fabuleuse.
Le film qui devrait être remboursé par la sécurité sociale.
Je vais en dire deux. Il y a Cry-Baby de John Waters que je porte aux nus parce qu’il fallait oser simplement de faire une comédie musicale à cette époque. C’est hyper salvateur, à la fois très très méchant mais il y a une bonne humeur qui se dégage et qui est formidable. Après, il y a un film de Takashi Miike, The Bird People in China, qui est magnifique. Il va un peu à l’encontre de ce que fait d’habitude Miike, c’est un film apaisé qui est le parcours initiatique d’un jeune branleur tokyoïte et d’un salaryman qui sont dans les montagnes chinoises à la recherche d’un village où les gens savent voler.
Le film dont vous pouvez réciter des dialogues par cœur.
L’Exorciste et Police fédérale Los Angeles.
Une preuve ?
« Vous êtes magnifique. » Police fédérale Los Angeles, c’est quand il conclut le deal dans les vestiaires.
Le film qui est votre dernier coup de cœur.
Réponse en novembre 2014 : The Hunter, sorti directement en vidéo. Je le trouve formidable. C’est une honte qu’il n’ait pas été distribué en salles, un signe des temps parce que c’est un jeune gars qui l’a réalisé. Ce n’est pas un film excessif, il n’a pas nécessairement des petits moyens, c’est un peu entre deux eaux. Il y a des touches mélodramatiques, un côté film d’aventure, un côté aussi thriller. Ça parle d’un chasseur en Nouvelle-Zélande qui part à la recherche du dernier tigre de Tasmanie, un animal éteint dans les années 30. Le chasseur est joué par Willem Dafoe, je pense que ça fait très longtemps qu’il n’avait pas eu un si bon rôle, très physique et tout en finesse et subtilités. C’est aussi un film social avec l’affrontement des équipes de bûcherons et des écolos qui veulent protéger la forêt, c’est très complexe avec plein de couches comme ça, magnifiquement fait. Il n’est pas sorti en salles, Willem Dafoe n’est plus un nom suffisamment vendeur et surtout, ce qui me gonfle, on ne peut pas appliquer la notion d’auteur sur une première œuvre, donc il y a des tonnes de films qui passent à la trappe.
Réponse en novembre 2015 : la série Fargo.
Réponse en octobre 2016 : Dernier coup de coeur ciné : Comancheria (Hell or high water) de David MacKenzie. Au choix, thriller ou western rugueux sous un soleil de plomb. Deux frères s’improvisent braqueurs de banques pour éviter la saisie de la maison familiale. ça rappelle Don Siegel, Samuel Fuller,… C’est amer, beau et sauvage. N’écoutez pas ce qui disent qu’il s’agit d’un simple exercice de style.