Le mardi 27 février (20h00) votre cinéma CGR Blagnac retransmettra en DIRECT du fameux Gran Teatre del Liceu de Barcelone, une représentation de l’opéra en cinq actes Romeo et Juliette de Charles Gounod.
Certains ont peut-être encore en mémoire les superbes représentations toulousaines d’il y a quelques vingt-cinq ans avec Roberto Alagna et Léontine Vaduva. Ils essaieront de retrouver toutes les émotions d’alors dans cette nouvelle production du Théâtre catalan qui se distingue par une affiche de haut vol. Cela fait trente-deux ans que les “aficionados“ du Liceu n’ont pu verser quelques larmes en conclusion de cette éternelle histoire d’amour. C’est, plus exactement une coproduction avec l’opéra de Santa-Fé.
Le metteur en scène est Stephen Lawless qui situe l’action dans le contexte de la Guerre civile des Etats-Unis, la guerre de Sécession (1861-1865). Le chef des opérations tenant la baguette est Josep Pons, un chef bien connu à Toulouse qui a déjà dirigé maintes fois l’Orchestre National du Capitole et qui d’ailleurs revient en mai pour un concert Schumann. Il dirige l’Orchestre symphonique et le Chœur de l’Opéra Liceu de Barcelone. Le Romeo Montaigu, c’est le ténor albanais Saimur Pirgu, un récent duc de Mantoue dans Rigoletto au Capitole et sa Juliette Capulet, c’est une nouvelle “coqueluche“ parmi les sopranos, Aida Garifullina, jeune soprano russe d’une immense maîtrise vocale. Sans oublier le Stephano de Tara Erraught, le Tybalt de David Alegret et le Mercutio de Gabriel Bermùdez.De Charles Gounod, Faust et Romeo et Juliette constituent bien les plus solides piliers de la musique d’opéra française du XIXè. Sans écarter, il va de soi, le Carmen de Bizet. Véritable et étonnant hymne à la jeunesse, Romeo et Juliette se caractérise par des airs que certains vont qualifier de conventionnels mais qui irradient un charme indescriptible. Et si le Faust s’éloignait passablement de celui de Goethe, son Romeo n’est pas loin du tout de celui de Shakespeare. En effet, le livret sur lequel il s’appuie est de Barbier et Carré, lesquels s’appuyaient sur la traduction de Shakespeare par François-Victor Hugo. Tout part d’une nouvelle d’un certain Matteo Bandello qui, en 1554, raconte les amours tragiques de Juliette Capulet et Romeo Montaigu, Capulet et Montaigu étant deux familles rivales sur la ville de Vérone. Trois ans plus tard paraît le Romeo et Juliette de William Shakespeare. De cette œuvre littéraire émouvante va naître un véritable mythe.
Certains ont pu dénombrer seize cents ouvrages qui, en littérature comme en peinture, en ballets, en opéras, se sont inspirés des amants de Vérone. Dans ce Romeo, créé le 27 avril 1867 à Paris, s’il ne devait y avoir qu’un air autorisé à retenir, ce serait immanquablement, la célèbre valse de Juliette : « Ah ! je veux vivre… ». C’est une des plus belles déclarations de jeunesse, c’est-à-dire d’amour qui soient dans l’histoire de la musique. Et si l’on veut bien s’interroger, ce que l’on retient de l’histoire, c’est d’abord qu’ils se sont aimés. Qu’ils meurent vient, après. Toutefois, un air qui a un redoutable adversaire avec : « Ah ! Lève-toi, soleil ! » entonné par le ténor, un air tout simplement, extraordinaire.
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Le Romeo et Juliette de Gounod n’est pas seulement un opéra racontant une histoire d’amour au dénouement tragique, c’est aussi un opéra de cape et d’épée mais rythmé par quatre duos d’amour charpentant l’opéra et démontrant les qualités du compositeur dramatique, duos pour lesquels il faut des voix, comme celles prévues à l’affiche !! La Juliette devrait être étourdissante. Ceux qui l’ont déjà entendue dans Snegourotchka pourraient en témoigner. Bien sûr, on sait que, d’une scène à l’autre, on se dirige vers la mort des deux amoureux mais on veut toujours croire que le destin peut être différent. Il ne le sera pas !
Michel Grialou
Gran Teatre del Liceu de Barcelone
Roméo et Juliette • Charles Gounod
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En direct dans votre cinéma CGR
mardi 27 février 2018 à 20h00