Le premier festival européen de musiques latines, Tempo Latino fêtera cette année sa 24ème édition à partir du 27 juillet. Il proposera quatre soirées aux couleurs et tonalités différentes : un métissage de rythmes, de sons et de voix, indispensable pour les organisateurs. Chaque année, plus de 50 000 personnes participent à cette « histoire de rythmes et de style, le style afro-cubain », relancée cet été.
Jeudi 27 juillet, direction Medellín et Bogota
Les arènes de Vic-Fezensac seront le coeur d’une rencontre Franco-Colombienne, le jeudi 27 juillet. Cette première soirée spéciale Colombie réunira les groupes Puerto Candelaria et La-33. Puerto Candelaria, c’est de la cumbia underground audacieuse, festive et colorée, à l’image des six artistes qui composent le groupe originaire de Medellín : un cocktail irrésistible de rythmes jazzy et de mise en scène théâtrale. Les douze musiciens de La-33 reviendront pour la quatrième fois sur la scène de Tempo Latino. En 2008, le festival les accueille pour la première fois et c’est un véritable succès. Près de 10 ans après, les fidèles artistes de La-33 feront (re)découvrir cette pure salsa de Bogota.
Puerto Candelaria – Amor Fingido
Vendredi 28 juillet, un cocktail métissé, des Caraïbes au grand continent africain
L’irrésistible et si libre Calypso Rose entamera cette deuxième soirée de concerts. Sa musique douce et ses textes durs témoignent de cette lutte contre les inégalités femme/homme et les injustices. Celle qui a fait les premières parties de Bob Marley & the Wailers à New-York à la fin des années 60 et qui deviendra la « Calypso Queen » quelques années après, présentera son dernier album « Far from home », né de sa riche rencontre avec Manu Chao. Richard Bona et le Mandekan Cubano poursuivront la soirée, mêlant douceur des chants et swing cubain. Ils présenteront « Heritage », un hommage à ces anciens esclaves d’Afrique de l’Ouest débarqués à Cuba.
Calypso Rose
Unity, un projet étonnant, sur scène samedi 29 juillet
Tony Succar, jeune compositeur et producteur, représentant « de la nouvelle vague de la musique afro-caribéenne et du latin/jazz » de Miami est à l’origine d’un étonnant projet : un hommage latino à Mickaël Jackson. Le projet ambitieux réunit seize musiciens et reprend les standards du roi de la pop. Eric Duffau, président de l’association et programmateur du festival souhaite véritablement montrer « des choses surprenantes et parfois dérangeantes », en tout cas inventives à l’image de Unity.
Tony Succar
Dimanche 30 juillet, la soirée de clôture
Pour clore ce week-end métissé et dansant, Orkesta Mendoza présentera « ¡Vamos A Guarachar! ». Cumbia, mambo électrique, électro et pop, accompagnés des chants de Salvador Duran : un savant mélange de cette culture latine, que ces artistes souhaitent transmettre par-dessus tout. Diego El Cigala sera lui aussi sur scène ce dimanche 30 juillet. Le chanteur de flamenco est passé par la Colombie, Porto Rico, Cuba, la République dominicaine mais aussi les Etats-Unis pour enregistrer son dernier album : la promesse d’une prestation qui marquera les esprits.
Tempo Latino a comme chaque année préparé une riche programmation pour son festival off et des stages de musique et de danse. A l’approche du festival, Eric Duffau, le président et programmateur a répondu à quelques unes de nos questions.
Comment concevez-vous la programmation artistique du festival ?
C’est une sorte de cuisine personnelle. La ligne artistique tient aux musiques latines et afro-cubaines, leurs influences et origines. L’idée a toujours été de faire venir les grandes références de cette musique, mais aussi des gens moins connus et des gens qui gravitent autour de cette musique qui s’aventurent sur d’autres chemins. Entre eux, dans tous les cas, on peut toujours faire des liens.
En quoi est-elle particulière cette année ?
Cette année, les quatre soirées sont particulières car elles proposent des couleurs et des tonalités différentes, avec un certain équilibre : une atmosphère différente mais toujours de qualité. Tous les soirs, on retrouve une voire deux têtes d’affiche, reconnues musicalement ou médiatiquement. Personnellement, je me fiche du « nombre de likes » sur les réseaux sociaux, j’écoute beaucoup et surtout je fais beaucoup écouter.
Orkesta Mendoza – Cumbia Volcadora
Pouvez-vous nous parler de la marraine du festival Consuelo Arbelaez ?
C’est une Colombienne qui vit en Italie. Je l’ai choisi car nous consacrons une soirée à la Colombie, dans le cadre de la Colombie en France. Ce n’est pas quelqu’un de médiatique mais plutôt quelqu’un d’authentique. Grâce à elle, nous avons fait venir un certain nombre de groupes colombiens. C’est quelqu’un qui connait son sujet. C’est une personne adorable qui s’occupe très bien de ses musiciens. Nous avons voulu mettre en valeur une professionnelle. Nous espérons qu’elle portera bonheur au festival.
Quel rapport entretenez-vous avec ce style musical ?
« Tempo Latino » c’est une histoire de rythmes et de style, le style afro-cubain. Nous avons ici une identité proche de cela, une culture des cuivres et de la fanfare, en tout cas c’est mon sentiment. Tout notre boulot est de faire ressentir cela aux gens. On souhaite une alchimie : des gens se rassemblent dans une histoire et un but commun. C’est un véritable brassage culturel, des rencontres, des échanges. C’est une ambiance hors du commun.
Quel est son message et les valeurs qu’elle véhicule ?
Dans cette musique, il y a l’idée de tolérance liée au métissage. Ces musiques ont évolué. Elles ont voyagé et se sont enrichies de ces voyages. Le respect mutuel et l’ouverture d’esprit sont importants. Nous voulons défendre ces valeurs tout en se protégeant d’un certain militantisme. L’ouverture d’esprit c’est plus large que ça. On accueille des artistes parce qu’on les adore, tout simplement.
Propos recueillis par Marjorie Lafon
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Du 27 au 30 juillet 2017
Vic-Fezensac
Crédits Photos :
Calypso Rose – © Richard_HOLDER
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