Aux abords du Musée Aeroscopia, l’association Ailes Anciennes prend place aujourd’hui et ce depuis novembre dernier, dans de véritables ateliers de restauration. Pour ceux qui ne les connaîtraient pas encore, une mise en lumière de leur travail s’impose, à la vieille de l’ouverture de leur grand week-end aux Ailes.
Les Ailes Anciennes, 36 ans d’existence
Le 30 janvier 1980, l’association Ailes Anciennes est alors créée par six membres passionnés d’aéronautique. Au départ, une idée campe : subvenir à l’absence de structure engagée pour la préservation et la restauration d’avions historiques, dans la capitale de l’aéronautique française et même européenne. L’association, fondée par Jean-François Bruna-Rosso ambitionne, à ses débuts de sauver, restaurer et pourquoi pas présenter par la suite au public, dans un musée si cela est possible, ce patrimoine, cher à leurs yeux. A l’origine cela relève presque du rêve, mais le dessein progresse petit à petit. En effet, le premier engin est donc récupéré sur la base aérienne de Cazaux : un Nord 1100. Tout un symbole.
Aujourd’hui, la collection de l’association compte 107 avions, hélicoptères et planeurs et les Ailes Anciennes réunissent plus de 350 adhérents dont un noyau dur de 90 membres actifs !
De la récupération à la restauration : un travail de longue haleine
La récupération de pièces et leur restauration sont un véritable labeur. Jean-Claude Cathala, vice-président des Ailes Anciennes évoque un contexte initial où l’Armée de l’Air leur fournissait assez facilement des avions et dont certains d’ailleurs venaient même en vol : « Mais, suite aux lois sur l’amiante, c’est devenu très compliqué ». D’autres pays ont a posteriori participé à leur projet de collecte : les Etats-Unis, la Grande-Bretagne, la Suisse, la Belgique, l’Allemagne mais aussi l’Autriche. A cet égard, l’association bénéficie aujourd’hui, d’une reconnaissance internationale. A force de dons, de prêts et d’échanges, la collection est aujourd’hui plutôt bien étoffée d’ailleurs.
Mais la récupération n’est finalement qu’une première étape. Demeure tout le travail de restauration et de réparation, qui est lui totalement variable : « Cela peut aller de 4 – 5 ans à 25 ans et plus ! Nous sommes tous des bénévoles dont la majorité travaille. De plus, avant l’année dernière, nous n’avions pas d’atelier. Et puis surtout, c’est une question de moyens financiers ». En tout état de cause, l’atelier réunit de véritables passionnés qui travaillent dès qu’ils le peuvent sur « leurs bébés » comme ils aiment dire.
L’on peut ainsi visiter ces ateliers du mardi au vendredi de 14h à 18h et le samedi de 9h30 à 18h. Et cette visite est pour le moins, peu conventionnelle, puisqu’il s’agit d’embarquer au plus près des membres des Ailes Anciennes qui travaillent d’arrache-pied pour faire de ces avions, ce qu’ils étaient autrefois. Il est surtout question de pouvoir échanger avec ces hommes et ces femmes aux connaissances aéronautiques presqu’infinies. L’année 2015 a d’ailleurs vu passer près de 17 000 visiteurs.
Le musée Aeroscopia : une vitrine pour exposer leur travail
Pour Jean-Claude Cathala, « Le bonheur n’a d’intérêt que s’il est partagé et ce n’est pas moi qui le dit. L’aviation et le patrimoine historique aéronautique c’est notre bonheur, à nous. Il fallait donc qu’on le partage ». L’association Ailes Anciennes a vu dans la construction du musée Aeroscopia une véritable opportunité pour permettre au plus grand monde de découvrir l’histoire de l’aéronautique, qu’elle tente depuis plus de trente ans de partager. Elle a donc mis à disposition du musée un grand nombre de ses engins et est donc naturellement devenue l’un de ses principaux partenaires.
L’entité Ailes anciennes possède plus de 80% des avions exposés au sein du musée. Qui plus est, Ailes anciennes s’inscrit aussi durablement dans la présentation de la collection dans le musée : « Nous essayons de renouveler la collection en présentant les pièces nouvellement restaurées. Si la muséologie était bloquée, le musée déclinerait sans aucun doute surtout en ces temps barbares. Notre but est donc de renouveler les collections pour attirer du monde et rendre notre travail le plus attractif possible ».
Le Week-end aux Ailes : ces samedi 15 et dimanche 16 octobre
Pour l’équipe des Ailes Anciennes, le Week-end aux Ailes consiste à « mettre à la disposition du public la collection d’avions, d’hélicoptères, de planeurs, de moteurs,… Lors des traditionnels meetings aériens, les gens sont tenus assez loin des engins. Pour nous, il s’agit de les faire monter dedans et pourquoi pas qu’ils s’imaginent aux commandes ».
Au programme de Week-end aux Ailes, des expositions, des projections, des démonstrations de restauration, des ateliers pour les enfants, des simulateurs de vol, des conférences, et j’en passe sans doute. Au cœur de la manifestation, un thème sera proposé « Les métiers de l’aéronautique ». Des professionnels de la filière aéronautique seront présents donc présents pour ces deux jours de rencontres et de conférences. Des auteurs et des artistes seront aux-aussi conviés. Parmi eux, il sera possible de retrouver Bernard Bacquié ancien pilote, écrivain et presque historien de l’aéronautique, Philippe Jarry, ancien directeur marketing de l’A380 et auteur du livre sur la carrière de son père en tant que pilote de reconnaissance et Pierre Meliet, l’auteur du livre sur l’histoire des Ailes Anciennes. L’art ne sera pas en reste puisque deux artistes plasticiens présenteront leurs œuvres : Aliette Hartman et Jean Bellis.
Ce week-end sera l’occasion de fêter d’une part le premier anniversaire de la construction des ateliers des Ailes Anciennes mais aussi de fêter les 80 ans de la disparition de Jean Mermoz, puisque l’aéroclub du même nom à Muret est d’ailleurs partenaire de la manifestation.
Marjorie Lafon