La musique contre le cancer

Ce vendredi, la Halle aux Grains accueille un concert caritatif, initié par les clubs Rotary de Toulouse au profit de la recherche sur le cancer. A cette occasion, l’Orchestre national du Capitole sera dirigé pour la première fois par le jeune chef russe Maxim Emelyanychev. Le pianiste toulousain Adam Laloum, récompensé en février dernier par une Victoire de la musique dans la catégorie « Soliste instrumental de l’année » sera le soliste de cette soirée exceptionnelle consacrée à Brahms et Beethoven.

La chef d’orchestre russe Maxim Emylyanichev – Photo Emil Matveev –

Les artistes invités pour ce concert particulier ont en commun la jeunesse et le talent.

Né en 1988 dans une famille de musiciens, Maxim Emelyanychev a tout d’abord étudie le piano et la direction d’orchestre à l’école de musique de Nizhny Novgorod avant d’intégrer le Conservatoire Tchaïkovski de Moscou dans la classe de Gennady Rozhdestvensky. Après plusieurs prix internationaux prestigieux, sa carrière de chef débute avec de nombreux orchestres russes et prend son essor au plan international avec le Sinfonietta Sofia, le Sinfonia Varsovia ou le Real Orquesta Sinfonica de Sevilla, qui l’invite en 2014 à diriger une production de Don Giovanni au Teatro de la Maestranza. Maxim Emelyanychev se produit aujourd’hui avec le même bonheur auprès de formations baroques et d’orchestres symphoniques, aux côtés d’artistes de tout premier plan, au concert comme à l’opéra.

Parmi les temps forts de la saison 2016-17 : deux longues tournées en Europe et Amérique du Nord avec l’ensemble Il Pomo d’Oro et Joyce Di Donato, après la sortie, en novembre 2016, de leur CD intitulé In War and Peace, Harmony through music ; débuts à l’Opéra de Zurich, en novembre et décembre, dans une nouvelle production de L’Enlèvement au sérail de Mozart…

Le pianiste toulousain Adam Laloum – Photo Carole Bellaiche/Mirare –

Né en 1987 à Toulouse, Adam Laloum a remporté le 1er Grand Prix et le Prix du public du concours Clara Haskil en 2009. En 2012, il a été nominé aux Victoires de la Musique classique en tant que « Révélation soliste instrumental de l’année ». Formé au Conservatoire de sa ville natale, Adam Laloum a intégré le Conservatoire de Paris à l’âge de 15 ans, dans les classes de Michel Béroff, Denis Pascal et Eric Le Sage. Il a également travaillé avec Jean-Claude Pennetier, Daria Hovora, Jean Mouillère, Christian Ivaldi ou Vladimir Mendelssohn. Il suit aussi une formation en musique de chambre auprès de Claire Désert et d’Ami Flammer et participe aux masters classes de Dmitri Bashkirov et Paul Badura-Skoda. Admis en cycle de perfectionnement au CNSMD de Lyon dans la classe de Géry Moutier, il travaille en parallèle avec Evgueni Koroliov à Hambourg. Il est le co-fondateur et directeur artistique du festival des Pages Musicales de Lagrasse depuis 2015, un festival consacré au répertoire de musique de chambre.

Adam Laloum sera à Toulouse le soliste du concerto n° 2 pour piano et orchestre, de Johannes Brahms. Cette vaste partition d’ampleur symphonique, créée le 9 novembre 1881 à Budapest par le compositeur au piano, eut aussitôt un immense retentissement. Elle comprend de manière inhabituelle quatre mouvements à propos desquels Brahms avait écrit à son ami Herzogenberg : « Je dois vous dire que j’ai écrit un petit concerto pour piano, avec un joli petit scherzo. »

La Symphonie n° 7 de Beethoven, qui complètera le programme du concert, est construite selon une progression où le rythme joue un rôle essentiel, donnant à l’ensemble de l’œuvre un caractère dansant et une vigueur certaine. Wagner la qualifia d’ailleurs d’« apothéose de la danse ».

L’œuvre remporta le 8 décembre 1813 un immense succès, en particulier le deuxième mouvement, très mélodique, que le public réclama alors en bis.

Serge Chauzy
une chronique de ClassicToulouse