Etirés

Philippe LejeaillePhotographe professionnel, mon travail aborde des thèmes variés, même si la nature et la trace de l’homme reviennent régulièrement. La découverte du territoire et des hommes sont aujourd’hui des champs d’investigation dans lesquels j'observe la mémoire, l'empreinte, la transformation. Mon blog, ici ou initialement sur mon site a pour vocation de partager un point de vue, apporter une proposition de regard sur des choses communes afin de les rendre moins invisibles ou de leur rendre leur signification. L'objectif est également une forme d'initiation à l'amateur qui trouvera un point de vue sur la façon d'aborder un sujet en pouvant voir comment je le relie aux autres dans ma progression. J'y donnerai enfin des liens de sites de photographes, pour la valeur de leur travail ou pour leurs explications techniques. site : www.lejeaille.com. Mail : culture31@lejeaille.com Tel : 06 68 27 50 26.

Photo

La série d’autoportraits “Métamorphose” de Frédéric Fontenoy a été réalisée entre 1988 et 1990.

Pour obtenir cet effet de déformation il a utilisé un appareil photo panoramique rotatif comme un Horizon ou Noblex qui exposent le film de manière progressive à la façon d’un scanner.

En revoyant par hasard la série METAMORPHOSE de Frédéric FONTENOY j’ai été stupéfait  des points communs avec la série réalisé en « light-painting » à partir d’un cadavre (en fait la vidéo de chaque coupe du corps) de Croix GAGNON et Frank SCHOTT dont j’avais précédemment proposé le lien.

D’un côté une série avec un corps vivant, de jour en pleine nature, utilisant le procédé SLITSCAN, en argentique entre 1988 et 1990.

De l’autre l’intérieur d’un corps mort de nuit dans un cadre plus urbain, en light-painting via l’écran d’un ordinateur, procédé numérique en 2011

Charnel et fantomatique. Une impression par la lumière et une projection.

Deux séries pour moi semblables et complémentaires.

 

METAMORPHOSE de Frédéric FONTENOY :

 

 

The 12:31 Project de Croix GAGNON et Frank SCHOTT :

 

 

 

Une appli « slitscan » existe pour les possesseurs d’Iphone : http://itunes.apple.com/fr/app/slit-scan-camera/id419292360?mt=8 

Le slitscan est un procédé différent du slit-scan dont un des meilleurs exemples cinématographiques est le tunnel de lumières colorés de 2001, L’odyssée de l’Espace de Kubrick.

 

On peut enfin rappeler les travaux du photographe Hongrois André KERTESZ.  En 1933, il publie dans le magazine Le Sourire une série de photographies intitulée « Distorsions ». Il restera toujours fasciné par ce travail montrant des modèles aux chairs déformées, reflétées par les eaux, les miroirs ou les phares d’automobiles.

 

 

Les travaux d’Ansen SEALE se rapprochent de KERTESZ, mais produits via le slitscan, en numérique après 2000.

Un extrait de sa série Temporal Form pour illustration :

 

 

Dernier exemple de personnages étirés, avec les travaux d’ Adam Magyar,  de grands panoramiques réalisés avec un scanner sur une ligne de 1 pixel.

Vous n’apprécierez pleinement sa série Urban Flow que sur son site qui permet un grossissement par zone de façon interactive.